Le nourrisson
On désigne par le mot nourrisson la période entre l’âge d’un mois et de deux ans chez un bébé. Avant cette période, on parlera d’un nouveau-né. La période qui suit se nomme la petite enfance, jusqu’au début de la scolarisation, qui varie d’un pays à l’autre.

4.1. Les premiers soins et la première visite du pédiatre

En fonction de l’état du bébé à la naissance, les premiers soins sont plus ou moins intensifs. C’est l’infirmière qui donne ces premiers soins. Le pédiatre n’intervient que lorsqu’il y a naissance à risque, c’est-à-dire en cas de prématurité importante, de malformation diagnostiquée à l’échographie ou de souffrance foetale dépistée pendant l’accouchement par le ralentissement des bruits du coeur à l’enregistrement continu du rythme cardiaque fœtal. Tout d’abord, on vérifie que le cœur et les poumons fonctionnent correctement. Ensuite, on effectue le test d’Apgar (voir ci-dessous) à une, cinq puis dix minutes de vie.

Après le test d’Apgar, on donne différents soins :
Le nouveau-né est essuyé sur le coussin à langer placé sous la lampe chauffante et on aspire avec une petite sonde les sécrétions qui gênent sa respiration. On fait des prélèvements bactériologiques au niveau des oreilles et du liquide gastrique afin de découvrir la présence de germes qui parfois doivent être traités par antibiotiques. On place une pince de bar sur le cordon ombilical à plus ou moins 2 cm de la peau. Cette pince permet une fermeture étanche du cordon. Ce dernier s’assèche et tombe plus ou moins 10 jours plus tard. On pèse, mesure la taille et le périmètre crânien du nouveau-né. On administre la vitamine K (anti-hémorragique) en gouttes au bébé. On désinfecte les yeux par une crème antibiotique pour prévenir une éventuelle infection.

Dans les heures suivantes, le pédiatre passe dans la chambre et examine l’enfant. Il effectue un examen neurologique. Celui-ci permet d’observer le tonus musculaire, les réflexes du nouveau-né. Le pédiatre contrôlera aussi la vue et l’ouïe.

4.1.1. Les signes d’Apgar

Le test de Virginia Apgar est utilisé pour mesurer l’état de santé du bébé à la naissance. La méthode est rapide, indolore et rassurante. Le test fait partie intégrante de la routine. On l’effectue après une minute et puis de nouveau à 5 et 10 minutes après la naissance. On évalue chez le nouveau-né :
Le médecin contrôle également la couleur de la plante des pieds et de la paume des mains pour les enfants de couleur.

Un score d’Apgar compris entre 0 et 2 est attribué à chaque facteur.

Ensuite, on fait la somme des résultats.

Le score maximum est égal à 10. Plus le score est bas, plus l’état du nouveau-né est préoccupant. La plupart des nouveaux-nés ont un total compris entre 7 et 10 et n’ont pas besoin d’un traitement immédiat, par exemple une aide respiratoire.

Un score d’Apgar entre 8 et 10 situe les enfants dans des conditions bonnes à excellentes et ils ne reçoivent alors en général que des soins de routine.

Ceux avec un index d’Apgar compris entre 5 et 7 sont dans des conditions satisfaisantes, mais ils peuvent avoir besoin d’une aide respiratoire. Un médecin ou une infirmière peut leur masser vigoureusement la peau ou leur placer un tube donnant de l’oxygène sous le nez pour les faire respirer plus profondément.

Les enfants qui ont un score d’Apgar inférieur à 5 sont généralement en situation difficile et ont besoin de mesures d’urgence comme un masque à oxygène sur le nez.

4.1.2. Le poids de naissance

Le poids de naissance (P.N) du nouveau-né se situe entre 2600g et 4000g avec une moyenne de 3500g. Il perd environ 10 % de son poids de naissance durant les 3 ou 4 premiers jours (soit 350 g pour un bébé de 3,5 kg) et cela ne doit pas vous inquiéter. Il doit récupérer son poids de naissance au plus tard au 15ème jour de vie. Son P.N. doublera à 6 mois et triplera à 1 an.

4.1.3. La taille

La taille de naissance (T.N) du nouveau-né varie de 45 à 54 cm avec une moyenne de 50 cm. Il va prendre 25 cm la première année.

4.1.4. Le périmètre crânien

Le tour de tête ou périmètre crânien (P.C) se situe entre 32 et 36 cm. Il augmente de 12 cm en un an.

4.2. L’alimentation

Une des premières activités de bébé, c’est de… manger ! Dès la naissance, la mère est confrontée à un choix : sein ou biberon ? Les semaines suivantes, il faut s’y retrouver entre les diverses préparations et autres petits pots…

4.2.1. L’allaitement

La fréquence des tétées est d’environs 8 les quinze premiers jours et 7 de quinze à trente jours suivants.

Le lait maternel est la meilleure manière de répondre aux besoins du bébé. En effet, celui-ci contient du colostrum qui est un liquide produit les tous premiers jours après l’accouchement et qui est très riche en protéines, en sels minéraux et en éléments immunitaires. Sa qualité est supérieure à celles des laits artificiels et des laits de vache. En allaitant, vous favoriser le développement du nourrisson. Régulièrement et même pendant la tétée, la composition du lait maternel change pour mieux s’adapter au développement du bébé. Ainsi, il favorise sa croissance. Il permet de réduire les risques d’infections (par exemple : les risques gastro-intestinaux). Il aide à prévenir les allergies. Il contribue à diminuer les risques de diabète et d’obésité.

Au début, vous pourrez avoir l’impression que l’allaitement est très exigeant et pénible. Mais progressivement, les avantages l’emporteront sur les petits inconvénients de la mise en route. Alors, ce moment privilégié partagé avec votre enfant fera partie de son histoire familiale.

Mais l’allaitement a aussi des avantages pour la maman. Après l’accouchement, la taille de l’utérus est augmentée. L’allaitement favorise la réduction du volume de l’utérus. Il aurait un effet protecteur contre certains cancers (par exemple : le cancer du sein). Contrairement au biberon qui doit se préparer (par exemple au milieu de la nuit), l’allaitement permet à la maman de répondre tout de suite au besoin du bébé.

Quoi qu’il en soit, la décision d’allaiter, de nourrir l’enfant au biberon, de poursuivre l’allaitement ou de l’interrompre est un choix libre et respectable qui appartient à chaque femme. Il ne doit pas être critiqué ou culpabilisant.

4.2.2. Le biberon

La fréquence des biberons est la même que celle des tétées (8 les quinze premiers jours et 7 de quinze à trente jours). A titre indicatif, un nouveau-né prend quotidiennement 6 à 7 biberons de 90 gr d’eau auxquels on ajoute trois mesures de lait. Les rations augmentent au fil des semaines. Les quatre premiers mois, on donne au bébé du lait 1er âge.

Comment nourrir mon bébé au biberon ?
Si l’allaitement n’est pas votre choix, qu’il n’est pas possible ou qu’il doit être interrompu de manière précoce, il faut nourrir le bébé au biberon avec un lait de substitution. Les laits de substitution remplacent le lait maternel. Ils sont spécifiquement étudiés pour assurer la croissance et le développement harmonieux de votre enfant. Le lait maternel ne peut pas être remplacé par le lait de vache (lait entier, écrémé ou demi-écrémé) vendu dans les grandes surfaces.

4.2.3. Les laits artificiels

Quel lait artificiel choisir pour votre bébé ? Comment l’utiliser ?
La plupart des laits artificiels sont des dérivés du lait de vache même si certains sont préparés à partir d’autres composants comme par exemple, le soja. Ces aliments sont spécifiquement destinés pour les enfants nés à terme et en bonne santé jusqu’à l’âge de 3 ans.

Qu’est-ce que les laits artificiels ?
Les laits artificiels sont rigoureusement contrôlés. Leur composition, leurs qualités nutritionnelles et sanitaires sont soumises à une règlementation sévère. Ils existent sous différentes formes : en poudre et à diluer avant son utilisation ou liquide prêt à l’emploi.

Des laits en fonction de l’âge de votre enfant :

Les « laits 1er âge » ou « laits pour nourrissons » :
Leur composition est assez proche de celle du lait maternel. Ils constituent un parfait substitut qui couvre tous les besoins nutritionnels du bébé. Tout comme le lait maternel qu’ils remplacent, ils peuvent être le seul et unique aliment du bébé jusqu’à l’âge de ses 6 mois et même au-delà. Cependant, les « laits 1er âge » n’ont pas toutes les qualités du lait maternel qui a la particularité de protéger le nourrisson contre les infections.

Les « laits 2ème âge » ou « laits de suite » :
Leur composition s’écarte de celle du lait de vache et ne ressemble pas au « lait 1er âge ». Les « laits 2ème âge » interviennent dans l’alimentation du bébé âgé de 6 ou 7 mois. A partir de cette période, le bébé commence à recevoir un repas complet quotidien qui ne se compose plus exclusivement de lait. Toutefois, pour assurer son équilibre alimentaire, le bébé devra continuer à recevoir quotidiennement 500 ml de « laits 2ème âge » jusqu’à 1 an et même au-delà.

Les « laits de croissance » :
Leur composition ressemble à celle des « laits de 2ème âge ». Les « laits de croissance » sont conseillés pour les enfants de 1 an à 3 ans afin de leur garantir les apports en fer qui sont nécessaires au bon déroulement de leur croissance.

Le lait de vache :
Le lait de vache n’est pas conseillé pour les bébés de moins de 12 mois car il ne répond pas à leurs besoins nutritionnels et risque de provoquer des troubles digestifs. Il est préférable d’utiliser des « laits 1er âge » et des « laits 2ème âge » qui contiennent moins de protéines et qui sont plus adaptés à leur régime alimentaire. Entre 1 an et 3 ans, il est préférable de donner à l’enfant un « lait de croissance » ou un « lait de suite » riches en fer et en acides gras essentiels.

Ecrémé ou entier ?
L’enfant âgé de 1 à 3 ans peut recevoir du lait entier à la place du « lait de croissance » ou du « lait de suite ». L’enfant peut également consommer du lait demi-écrémé sans danger pour sa santé.

Les laits d’autres animaux (brebis, chèvre, ânesse, etc.)
La consommation de laits provenant d’autres animaux est déconseillée. Ces laits peuvent s’avérer dangereux car ils ne sont pas du tout adaptés à l’alimentation du bébé.

Lien utile : Fascicule sur l’allaitement.

4.2.4. L’hygiène.

L’hygiène de Bébé est importante. Son petit corps est fragile, alors pensez à respecter certaines règles d’hygiène pour son bien-être. La propreté à la maison passe par exemple par la chambre de Bébé, la salle de bain et la cuisine. Au quotidien, prenez soin de laver les vêtements de Bébé, ses doudous … et aussi vos mains ! Apprenez à nettoyer Bébé dans les règles de l’art (laver ses dents, nettoyer son nombril, couper ses ongles …), et à lui couper les cheveux.

4.2.5. Les pleurs

Cela peut être stressant d’entendre son bébé pleurer sans toujours savoir pourquoi ou sans réussir à le calmer. Pas de panique, on apprend vite à les décrypter.

Ils expriment toujours quelque chose, de la faim, de la peur, de la soif, de la douleur. Parfois, ils servent juste à vous appeler.

Le risque évidemment est que votre exaspération ou celui de votre compagnon ne débouche sur des actes violents comme la fessée ou le fait de le secouer.

4.2.6. La tétine

Une étude dirigée par le Dr Marjo Niemela de l’université de Oulu en Finlande a été conduite sur 484 enfants âgés de 7 à 18 mois, recrutés dans 14 cliniques. Les chercheurs ont comparé deux groupes, demandant aux parents du premier groupe de restreindre l’utilisation de la tétine pour calmer l’enfant.

Des infirmières ont sensibilisé les parents aux dangers potentiels de l’utilisation de ces objets. On évoque en général un grand risque de mauvais alignement des dents, un lien possible avec le développement d’otites et un retentissement pour la qualité du langage oral.

Moins d’otites
Faut-il jeter à la poubelle ces objets qui ont la faculté de calmer les bébés en leur rappelant l’instinct de succion entre les tétées ? Réflexe physiologique, le besoin de succion est également un besoin charnel par lequel l’enfant recherche un bien être.

Non, répondent certains scientifiques, qui ne conseillent pas pour autant d’interdire les tétines mais estiment qu’il faudrait en limiter l’usage après 6 mois et ne plus l’utiliser après 10 mois. En effet, dans le groupe où les enfants ont arrêté d’utiliser une tétine pendant au moins 6 mois, le risque de développer des otites a été réduit de plus d’un tiers.

Pourquoi ? On ne sait pas. Les chercheurs finlandais n’ont pas encore appréhendé pourquoi l’utilisation d’une tétine peut augmenter le risque d’otite, mais ils soupçonnent une altération de la pression entre la cavité de l’oreille moyenne et le nasopharynx.

L’infection bactérienne la plus fréquente chez l’enfant
Rares sont les enfants qui n’ont pas développé d’otites. Avant leur troisième anniversaire, près de 2/3 des enfants auront connu au moins une infection de l’oreille.

C’est, en fréquence, la première infection bactérienne de l’enfant et la première cause de prescription d’antibiotiques dans les pays occidentaux. Un consensus existe sur la nécessité de traiter l’enfant de moins de deux ans en raison de son immaturité immunitaire et de la probabilité qu’un pneumocoque soit responsable de l’otite. Les antibiotiques ont réduit de manière importante la survenue des complications graves comme les méningites.

Article intéressant : Pediatrics 2000, Vol. 106, N°3 septembre, pp. 483-488.

4.3. Les premiers contacts avec les siens

Le premier contact du bébé avec sa mère se fait en général dès la naissance quand on pose le pose contre elle.

De plus, dès la naissance, si aucun acte urgent n’est nécessaire, il est possible de laisser le bébé contre sa mère et de le laisser téter s’il le souhaite. En effet, le bébé est capable de se diriger vers le sein et de téter.

Le papa peut en général être présent à la naissance et s’il le désire couper le cordon ombilical. Souvent, les pères prennent conscience de leur paternité quand ils donnent à leur enfant le premier bain. Le contact physique avec le bébé et le fait de s’en occuper créent un lien entre eux. De plus, ce premier moment est un instant privilégié car le bébé sentira que le papa s’occupe de lui et le papa sentira que le bébé cherche son regard.

Ensuite, les différents membres et proches de la famille auront l’occasion de rencontrer le bébé lors de leurs visites à la maternité.

4.4. Le retour à la maison

De retour à la maison avec le nouveau-né, une nouvelle vie commence. Vous vous retrouvez avec votre bébé alors que vous ne connaissez pas encore très bien son rythme. De plus, vous devez gérer les soins de bébé, les tâches ménagères, les visites. Ce n’est donc pas toujours évident surtout si le baby blues (voir ci-dessous) survient.

Il est important que la maman s’adapte au rythme du bébé afin de se reposer quand il dort. Elle doit aussi s’organiser et demander au papa de l’aider (par exemple aider à faire le ménage). Il est d’ailleurs important que le papa fasse sa place dans le duo que la mère forme avec son enfant. Cela peut se faire par différentes tâches : changer le bébé, donner le bain, ...

De plus, il ne faut hésiter à demander de l’aide à son entourage.

4.5. Le baby blues

Le baby-blues n’est pas une maladie mais un mal-être passager (de quelques heures à quelques jours) qui survient dans les trois à dix jours après la naissance chez la maman. Il se manifeste par des réactions d’hypersensibilité et d’anxiété passagère et parfois par des insomnies. Il exprime l’appréhension de la femme à devenir maman et à pouvoir assumer ses responsabilités maternelles.

Le baby-blues est différent de la dépression post-natale. Cependant, 10 à 20% des baby-blues se transforment en dépression.

Il y a différentes causes possibles au baby- blues :

4.6. Les cas particuliers

La bronchiolite :
C’est une infection respiratoire aigüe d’origine virale qui touche les nourrissons de moins de 2 ans (80 % ont moins d’un an) sous forme d’épidémies hivernales qui se reproduisent invariablement chaque année comme la grippe. On estime qu’au cours d’un hiver, environ 30 % des nourrissons seront contaminés. Les signes apparaissent trois à cinq jours après la contamination. Au début, l’enfant a le nez qui coule, les yeux qui pleurent ; il pleure pour prendre ses biberons. Au bout d’un jour ou deux en moyenne, va apparaître une gêne respiratoire, avec une respiration bruyante et sifflante, une toux pénible par quinte et des difficultés croissantes pour manger et pour dormir. La fièvre est généralement modérée autour de 38°C. Les signes vont persister quatre à cinq jours pour diminuer progressivement, l’enfant pouvant continuer à toussoter pendant quinze jours à trois semaines.

La mort subite du nourrisson :
Les causes de la mort subite du nourrisson sont longtemps restées mystérieuses. Aujourd’hui, on a pu identifier plusieurs facteurs. On retrouve ainsi des facteurs comme la position de couchage, le tabac… D’autres pistes, tel que les infections sont également évoquées. Un système d’alarme rassure les parents de ces enfants à risque. Mais, détenir un dispositif d’alarme ne dispense pas des gestes essentiels pour prévenir la mort subite du nourrisson : Il est impératif de ne pas fumer pendant la grossesse, ni dans les lieux que fréquente l’enfant. Il est recommandé un plan de couchage ferme. L’utilisation d’oreiller, de couette, de duvet, ou de couffins aux montants non rigides est déconseillée pour éviter les risques d’étouffement. Il ne doit pas y avoir d’espace libre entre le matelas et les bords du lit. La température de la pièce est extrêmement importante, entre 18 et 19°. Un environnement trop chaud favorise le risque d’hyperthermie. La position dorsale est recommandée. Enfin, il faut proscrire tous les cordons, chaînes de tétines et tout ce qui peut provoquer un étouffement.