Les enfants méritent de commencer leur vie de la meilleure façon possible. Les recherches récentes montrent que les premières années de la vie d’un enfant sont une période importante pour le développement du cerveau et un déterminant clé de son futur succès dans la vie.
5.1. L’alimentation
Vous allez avoir un bébé et vous aimeriez bien l’allaiter.
Mais des questions surgissent dans votre tête :
Comment vais-je m’y prendre ?
Est-ce que cela vaut la peine ?
Comment et pourquoi allaiter mon bébé ?
Lien utile :
http://www.infor-allaitement.be/
5.1.1. Les 3 grandes phases de l’alimentation
Période d’alimentation lactée exclusive (de la naissance à 4-6 mois) :
Dès la naissance, le nouveau-né est capable de digérer les protéines, les lipides (graisses) et les glucides (sucres) qui sont présents dans le lait maternel (ou dans le lait 1er âge). Le bébé peut aussi commencer à goûter des purées de légumes mais on ne doit pas y ajouter de sel car ses reins sont encore immatures. Dès lors, il vaut mieux privilégier exclusivement l’allaitement maternel (ou son substitut) jusqu’à l’âge de 6 mois car l’introduction d’un autre aliment dans le régime du bébé pourra provoquer des allergies alimentaires.
Début de la diversification alimentaire (de 4-6 mois à 9-12 mois) :
Vers l’âge de 4-6 mois, le bébé devient capable d’avaler des aliments moins liquides. On peut donc commencer progressivement à l’alimenter à la cuillère et à varier son alimentation (nouveaux goûts, nouvelles textures) car son appareil digestif et ses reins sont plus développés. Entre 7 et 9 mois, la mastication devient possible car les dents du bébé commencent à apparaître. Son alimentation peut comprendre des aliments de plus en plus solides sous la forme de grumeaux et ensuite de morceaux. Toutefois, il faut rester attentif au bébé qui présente des risques d’allergie. Dans ce cas, il est préférable d’attendre l’âge de 6 mois pour commencer à varier son alimentation en introduisant très progressivement de nouveaux aliments, un à la fois et en très petite quantité. Après s’être assuré qu’il n’y pas de risques d’allergie, les aliments peuvent alors être mélangés.
Ainsi, le bébé peut commencer à manger des légumes cuits et mixés (sans ajout de sel) ou des fruits mixés (sans ajout de sucre). On peut également introduire des petites quantités de viande mixée dans son régime. Cependant, les avis des spécialistes sont partagés au sujet des œufs (blanc d’œuf) et du poisson (les fruits de mer y compris) qui présentent des risques allergiques. Ce risque est plus élevé chez les enfants issus de familles présentant des allergies. Pour certains, ces aliments peuvent être introduits avant l’âge d’1 an. Pour d’autres, il est préférable d’introduire les œufs dans l’alimentation de l’enfant à partir de 2 ans et d’attendre l’âge de 3 ans pour le poisson. En outre, le régime alimentaire de l’enfant peut également comprendre des céréales. Idéalement, l’introduction des céréales telles que le riz - qui ne contient pas de gluten qui une protéine provoquant fréquemment des allergies - devrait précéder celle des céréales comme le blé (qui contient du gluten).
L’alimentation est diversifiée (à partir de 12 mois) :
Alors que le schéma des repas s’installe sous la forme « petit déjeuner-dîner-souper », l’introduction de nouveaux aliments dans le régime de l’enfant se poursuit. Idéalement, jusqu’à l’âge de 3 ans, une quantité de 500 ml de lait de croissance (plutôt que le lait de vache) continue à faire partie de son alimentation quotidienne. Au niveau des allergies, il est préférable d’attendre que l’enfant ait atteint ses 3 ans avant de lui faire découvrir les arachides, les noix, les noix de cajou, ou encore les noisettes.
Lien utile :
http://www.chambon.ac-versailles.fr/science/sante/dig/bb.htm
5.1.2. Les cas particuliers
Allergie au lait : L’allergie au lait découle d’une hypersensibilité du système immunitaire aux protéines contenues dans le lait de vache. Les symptômes peuvent apparaître de quelques minutes à quelques heures après avoir ingéré du lait et peuvent varier de légers à graves. Lorsque l’allergie est sérieuse, tout contact avec les protéines du lait doit être évité. Heureusement, cette allergie disparaît la plupart du temps lorsque les enfants grandissent.
Lien utile :
http://www.calgaryallergy.ca/Articles/French/lallergieaulait.htm
5.2 Le sommeil
Le sommeil est essentiel pour l’enfant. C’est durant cette période qu’il grandit car son corps se régénère, il en profite pour « recharger ses batteries ». Le sommeil contribue aussi au développement du cerveau. Pourtant, le besoin de dormir varie d’un bébé à l’autre.
Le besoin de sommeil est très variable chez l’enfant de 0 à 3 ans : Le tableau ci-dessous ne présente que des moyennes. Ces chiffres peuvent varier d’un enfant à l’autre.
Lien utile :
http://lesp-titsboutsdesnounous.over-blog.com/pages/le_sommeil_chez_lenfant_de_0_a_3ans-58888.html
5.2.1. L’évolution des cycles du sommeil
Entre 0-3 mois, il ne passe pas encore des nuits complètes.
Pendant 9 mois, dans le ventre de sa mère, l’organisme du nourrisson a vécu à son propre rythme. Sa naissance est un bouleversement qui l’oblige à s’adapter à un rythme tout à fait différent. C’est le rythme dit « circadien » qui permet à l’être humain d’être éveillé le jour et au repos la nuit. Ainsi, à la naissance, il y a peu de nourrissons qui parviennent à dormir plusieurs heures durant la nuit sans se réveiller. Une période d’adaptation de 4 à 8 semaines leur est nécessaire pour trouver un équilibre propre. Avant de parvenir à cette stabilité, les périodes de sommeil de 3-4 heures alternent avec les périodes où le nourrisson se réveille parce qu’il a faim. Pour les parents, cette période peut être fatigante car ils doivent s’adapter au rythme de leur enfant. Toutefois, le bébé peut être préparé à « faire ses nuits »- c’est-à-dire dormir six heures d’affilée- s’il bénéficie de repères qui lui permettront de distinguer le jour et la nuit. Par exemple, les siestes de la journée se feront à la lumière du jour (la chambre du bébé ne devra pas être plongée dans le noir complet) et le silence ne sera pas imposé dans la maison. Par contre, durant la nuit, il sera nourri dans la pénombre et on lui parlera tout bas.
Entre 3 et 6 mois, il est physiologiquement prêt à faire ses nuits.
Un bébé qui « fait ses nuits » peut parfois se réveiller durant la nuit. Ces moments de réveil nocturne ne doivent pas être confondus avec les phases de sommeil agité qui font partie des cycles du sommeil. Pendant le sommeil agité, le bébé peut avoir des mouvements corporels, ouvrir les yeux, gémir ou pleurer. Il est difficile d’interpréter ces signaux. Si la réponse des parents est de prendre le bébé dans leurs bras, ils le réveillent brutalement et provoquent la rupture du cycle naturel du sommeil qui alterne les phases de sommeil agité et les phases de sommeil calme. Dès lors, lorsque l’enfant semble se réveiller, il est préférable de ne pas se précipiter tout de suite dans sa chambre. Avant de lui donner le biberon, vérifier qu’il n’est pas gêné ou qu’il n’a pas trop chaud car l’excès de liquide est l’une des principales causes des réveils nocturnes. Aussi, pour son confort, il est préférable que le bébé s’endorme dans son lit plutôt que dans les bras.
Lien utile :
http://www.magicmaman.com/sommeil-de-bebe,417.asp1
5.2.1.1. Les premiers rêves et cauchemars
Rien ne prouve que bébé rêve. Les spécialistes du sommeil de l’enfant s’accordent à estimer qu’on ne peut parler de rêves qu’à partir du moment où l’enfant maîtrise le langage et raconte ce dont il se souvient. C’est-à-dire vers 3-4 ans.
Si rêves il y a, cela n’aurait rien à voir avec les rêves d’un adulte. Ses rêves resteraient donc très rudimentaires. Car le développement du cerveau n’est pas terminé, les fonctions cognitives (celles par lesquelles on apprend à connaître son environnement) n’étant pas encore très développées. On sait que chez l’adulte, ces fonctions jouent un rôle important dans l’activité onirique (rêve). Donc, le rêve subit des modifications avec l’âge et va évoluer en même temps que l’enfant. Les enfants commencent à avoir des souvenirs de rêves à partir de 3-4 ans. C’est à ce moment-là seulement qu’ils commencent à pouvoir raconter des choses. Mais les récits qu’ils font de leurs rêves n’ont rien à voir avec les nôtres. Ils sont sommaires et peu élaborés. Le plus souvent, il s’agit d’animaux, mais le contenu n’est ni très fouillé, ni très varié non plus. Il semblerait qu’ils soient constitués d’images statiques. De plus, les enfants n’ont pas le premier rôle : ils sont peu impliqués émotionnellement et physiquement dans leurs rêves, et restent davantage spectateurs qu’acteurs. Jusqu’à 7 ans, les rêves de l’enfant restent ainsi très différents de ceux de l’adulte.
Les cauchemars
Ils surviennent le plus souvent vers la fin de la nuit. Les cauchemars les plus classiques chez l’enfant sont peuplés de fantômes, de dragons et d’autres monstres aperçus au cours de la journée à la télévision ou dans les livres. Parfois, ils expriment ses conflits intérieurs comme la jalousie d’un cadet, la sévérité d’un parent, etc. Lorsque votre enfant se réveille en proie à un cauchemar, apaisez-le, consolez-le et écoutez-le s’il souhaite décrire ce qu’il vient de vivre. Une fois rassuré, il devrait se rendormir sans problème. Dans la journée, entamez une discussion de fond à propos de ses cauchemars. Rappelez-lui que les monstres n’existent pas, regardez avec lui les livres ou les films qui les abritent… et aidez-le à dépasser les peurs que ces créatures suscitent. Les cauchemars, fréquents dans la petite enfance, s’estompent vers 5 ans, reviennent passagèrement autour de la dixième année, pour disparaître tout à fait par la suite.
5.2.1.2. Les terreurs nocturnes
Elles surgissent habituellement en début de nuit chez des enfants entre 3 et 6 ans. Elles sont parfois éprouvantes : le jeune enfant dort calmement et soudain il se met à hurler, à transpirer, il s’assied sur son lit et se débat. Cela se passe pendant le sommeil même s’il a parfois les yeux ouverts. Alors, il ne faut pas le réveiller ! L’enfant n’a pas conscience de ce qui lui arrive. Il faut seulement le recoucher dans sa position habituelle. La plupart du temps, il ne se souviendra de rien le lendemain ! Voici d’autres signes de peur : des rougeurs diffuses apparaissent sur son corps, les battements de son cœur s’accélèrent, son visage est pâle. Elles peuvent durer de quelques secondes à vingt minutes et ne se présentent qu’une seule fois dans la nuit.
Certaines terreurs nocturnes peuvent apparaître suite au manque de sommeil si l’enfant ne dort pas assez ou s’il ne fait pas de sieste. Elles surviennent aussi en situation stressante, en cas de fièvre, de changement d’habitudes, de rythme de vie.
Généralement, les terreurs nocturnes sont temporaires et disparaissent avec la puberté. Elles ne nécessitent pas de traitement, mais une consultation peut permettre de remettre de l’ordre dans la vie de l’enfant.
Sites intéressants :
http://www.parents.fr/parent/
http://www.infobebes.com/bebe
http://www.alalettre.com/perrault-oeuvres-petit-poucet.php
5.2.2. La respiration
La respiration d’un nouveau-né semble peu profonde, à tel point qu’on l’entend à peine. Petit à petit, elle s’intensifie. Bébé produit des sons bizarres et presque inquiétants en respirant. Tantôt le souffle est bruyant et précipité, tantôt il devient irrégulier. Chaque respiration de bébé peut être accompagnée d’un bruit, parfois si fort que vous le croirez enrhumé. Comme bébé a encore un nez assez plat, c’est simplement l’air qui produit ce bruit en s’introduisant dans les fosses nasales.
Plus bébé grandit, plus son nez se forme et plus ce bruit diminue. Toutefois, s’il respire difficilement et que ça l’empêche de téter normalement, consultez chez le médecin.
Enfin, si bébé respire péniblement, si le rythme d’inspiration arrive à 60 par minutes et que, à chacune de ces inspirations, sa cage thoracique se creuse profondément, il faut vous inquiéter car il a vraisemblablement besoin de soins médicaux urgents.
5.2.2.1. Bébé dort sur le dos ou le ventre
La position couchée sur le dos amène le poids du bébé à reposer sur sa colonne vertébrale. Cette position facilite la respiration du bébé car son nez, sa bouche et sa cage thoracique sont bien dégagés. Couché sur le dos, il peut réagir plus facilement à un éventuel problème durant son sommeil. Pour la majorité des bébés, la position de côté est plus confortable pour la régurgitation. Il y a nettement moins de risques d’étouffement.
Des études ont montré que la position ventrale augmente les risques de mort subite du bébé. Couché sur le ventre, le poids du nourrisson repose sur sa cage thoracique. Son nez et sa bouche sont quasiment contre le matelas. Dès lors, le renouvèlement de l’air qu’il respire est moins bon. Dans cette position, le bébé dort plus profondément et risque d’avoir plus de difficultés à réagir s’il éprouve un problème durant son sommeil.
Certains prématurés sont couchés sur le ventre pour protéger leurs organes et leur système nerveux afin qu’ils puissent se développer de manière optimale. Dans ce cas, ils sont sous surveillance constante.
5.2.2.2. La ventilation et la température de la chambre
Il est important que la chambre de bébé soit un lieu d’éveil, de sécurité et d’autonomie. La température de la chambre devrait être comprise entre 18°C et 20°C. Il est importantde décorer la chambre avec des couleurs et des gros motifs qui contribueront à l’éveil de votre enfant. La chambre douce sera favorable aux nuits du bébé. Au sol, il est conseillé de mettre de linoléum au lieu de moquette qui est un nid de poussière ou du carrelage qui est froid. Pour éviter tout risque, il est important de sécuriser toutes les prises électriques et de surélevez les lampes. En outre, il est préférable d’éloigner le lit des fenêtres et des radiateurs car le bébé ne sait pas régler sa température interne.
A la naissance, il n’est pas nécessaire d’investir beaucoup d’argent dans l’immobilier. Un lit, une armoire et une commode avec une table feront l’affaire. Si vous allaiter, vous pouvez ajouter une chaise ou un fauteuil. Le lit doit être stable avec un matelas lavable ferme et en mousse. Vous pouvez mettre un drap-housse et un tour de lit qui évitera les chocs et les courants d’air. Le bébé sera couché dans une gigoteuse sans oreiller ni couette. Vous pouvez suspendre des mobiles qui attireront l’attention de votre enfant. Disposez une boite à musique et quelques poupées ou peluches qui lui tiendront compagnie.
5.2.2.3. Le monitoring
Au cours de l’accouchement, le monitoring est un appareil électronique qui assure une surveillance intense du comportement du nourrisson. Donc, cette technique permet de dépister une anomalie et une souffrance du bébé tout au long de l’accouchement. Ce qui peut provoquer une interruption du rythme spontané de l’accouchement et la mise en place d’une césarienne. Ce matériel est devenu de plus en plus fréquent dans les salles d’accouchement et son installation est même presque systématique. Dès lors, ne vous laissez pas impressionner par ces appareils.
Un bébé qui souffre de reflux œsophagiens importants ou de risque de mort subite peut être surveillé par un monitoring pendant son sommeil. Pendant plusieurs mois, cette petite machine peut contrôler le pouls et le rythme cardiaque de l’enfant à domicile.
http://www.mortsubitedunourrisson.be/
http://www.petitmonde.com/Doc/Article/Le_sommeil_sur_le_ventre_et_le_syndrome_de_mort_subite_du_nourrisson
http://www.bebepassion.com/bebe/chambre.htm
http://www.materneo.com/post-naissance/jour/80questions/temp-chambre.htm
http://www.bebe-arrive.com/arrivemat.htm
http://www.materneo.com/mater/accouchement/monitoring.htm
5.2.2.5. Les cas particuliers
Le Syndrome de Mort Subite du Nourrisson (SMSN)
La plupart des bébés couchés sur le ventre ne meurent pas. Le sommeil en position ventrale sur une surface molle augmente de 20 fois le risque de SMSN. Dernièrement, nous avons observé que les bébés qui dormaient sur le ventre passaient la majeure partie de leur sommeil le visage directement sur le matelas, le nez et la bouche totalement ou partiellement bloqués. Lorsque le bébé dort sur un matelas ferme, il est capable de lever la tête et de la tourner. Sur une couette souple, dans laquelle un creux peut se former, le nez et la bouche du bébé peuvent se trouver fermés, et il est incapable de tourner la tête. Dans cette position, le bébé risque alors de respirer une quantité mortelle de gaz carbonique et mourir.
L’hyperthermie
Si un bébé dort sur le ventre dans une pièce chaude, il a 15 fois plus de risques de mourir de SMSN que s’il dort dans cette même position mais dans une chambre fraîche. La chaleur du corps se dissipe plus difficilement en position ventrale. Cet excès de chaleur corporelle peut donner naissance à une hyperthermie provoquant des troubles respiratoires.
Les
convulsions hyperthermiques sont des crises d'épilepsie qui surviennent chez certains enfants à l’occasion d’une forte poussée de fièvre, par exemple à cause d’une maladie infectieuse. La plupart de ces crises sont simples et ne se reproduisent pas ou peu ; elles peuvent cependant être graves quand elles durent trop longtemps et quand elles surviennent chez un enfant de moins de 9 mois ou chez un enfant plus grand, au-delà de 5 ans. Elles peuvent quelquefois révéler une maladie neurologique sous-jacente qu’il est nécessaire de dépister.
5.2.3. Le développement sensoriel
Le développement sensoriel du jeune enfant connait une croissance extraordinaire.
De 0 à 4 mois
Sa vue s’améliore petit à petit, il suit du regard un objet placé à 40 cm de lui lorsqu’on le déplace lentement. Il observe beaucoup ce qui se passe, et s’effraie facilement d’un bruit brusque.
Vers 3 mois, il reconnaît les visages familiers et commence à sourire.
Vers 4 mois, son ouïe est plus fine et lui permet d’entendre le moindre bruit.
De 5 à 8 mois
Bébé perçoit tout dans l’intonation de votre voix, votre attitude comme la colère, l’irritation, la satisfaction, etc… Il voit tout à fait bien maintenant et est très attentif à tout ce qui bouge, à ce qui l’entoure : la télé, le chien ou le chat qui passe, les oiseaux,… Son mode de découverte se réalisant surtout par la bouche, il y porte tout ce qu’il peut attraper, mais il allie aussi le toucher et tourne et retourne ce qu’il tient dans les mains. C’est le moment de la diversification alimentaire et donc de la découverte de nouveaux goûts. Il adore taper ses mains sur le sol, la table, dans l’eau (bonjour les inondations).
De 9 à 15 mois
Il adore les jouets bruyants et jouer à cache-cache. C’est à cet âge qu’il choisit un objet fétiche avec lequel il se consolera, dormira, se rassurera, l’inséparable "doudou" (une peluche, un bout de tissu, la tétine,…). Il a peur des ombres.
De 15 mois à 2 ans
Il essaie d’attraper les ombres et réalise qu’elles bougent en fonction de ses mouvements. Il adore jouer dans et avec l’eau et qu’on court après lui pour l’attraper.
De 2 à 3 ans
Il a pris connaissance de son sexe et s’identifie en imitant son père, si c’est un garçon (et sa mère si c’est une fille). Il réalise que l’ombre lui appartient et n’en a alors plus peur.
Le toucher est un sens un peu oublié dans nos sociétés occidentales. Le contact physique entre le bébé aveugle et sa mère remplace l’absence de regards échangés, renforce les liens affectifs, rassure, donne à l’enfant une bonne conscience de son corps...
Peau à peau apporte une aide, des conseils pour allaiter, porter, bercer, masser son enfant.
5.2.3.1. Les cas particuliers
Il arrive que des enfants naissent aveugles ou sourds.
Le fait de ne pas voir (
la cécité) entraîne une appréhension différente du monde. Les autres sens vont prendre le relais et la mémoire s’organiser autrement.
Le risque pour un nouveau-né sain à terme d’avoir une
surdité profonde est de 1/2000. Pour les prématurés, les enfants nés à terme avec un petit poids de naissance ou les bébés admis en réanimation à la naissance, ce risque passe à des valeurs situées entre 0,5 et 5 % en fonction de la pathologie néonatale. Cette situation de déficit sensoriel est donc loin d’être rare, ce d’autant que le nombre de bébés qui survivent à la grande prématurité ou à de graves pathologies néonatales augmente en raison de l’avancée des techniques de réanimation. Or le déficit auditif profond est très particulier car il prive totalement l’enfant d’une acquisition spontanée du langage. Si rien n’est fait pour l’aider à rétablir cette communication verbale, cet état de fait devient très problématique dans notre société où les échanges sont avant tout axés sur le langage.
Des
aides précoces existent qui permettent aux parents de s’adapter.
5.2.4. Le développement moteur
Le développement moteur du nourrisson va considérablement évoluer au cours des premières années. Ainsi, il acquérra la marche, la course, une panoplie de gestes,…La motricité à 3 ans est faite de mouvements coordonnés entre eux, coordonnés aux perceptions sensorielles et mise au service d’intention, de désirs et de pensées.
Le développement de la motricité, de la sensorialité et du fonctionnement cognitif sont étroitement reliés les uns aux autres.
5.2.4.1. La posture
Il y a 3
acquisitions posturales importantes (position dans l’espace) : le maintien de la tête, la station assise et la station debout.
Le développement du tonus musculaire est essentiel au développement postural. Le développement posturo-moteur est régi par deux lois :
- le contrôle posturo-moteur se fait du haut du corps vers le bas
- l’évolution du contrôle se fait des parties les plus proches du tronc vers les parties les plus éloignées du tronc. Le contrôle du tronc se fait avant celui des épaules, le contrôle des épaules se fait avant celui des bras et le contrôle des bras se fait avant celui des mains.
Le bébé acquiert d’abord la motricité de la tête. A un mois, le bébé couché sur le ventre soulève la tête de temps en temps en vacillant. Au deuxième mois, il lève la tête et les épaules. En position assise, il lève la tête de temps en temps au cours du premier mois ; il tient la tête bien droite un court instant dès le deuxième mois et maintient la tête bien droite au troisième mois.
Vers 3-4 mois, commence la position assise. Dès 5 mois, le bébé tient assis avec un léger soutien. Vers 6 mois, la station assise est plus stable et le dos est droit. Vers 8-9 mois, apparaît la station assise sans support.
A 9 mois, le bébé est capable de tenir debout avec appui. Vers 11-12 mois, il se tient debout seul.
Dans notre société, il est conseillé aux parents de s’équiper d’un transat, d’un siège coque, d’une poussette, d’une balançoire, d’une chaise haute, d’un trotteur, etc... bref de divers contenants destinés à garder le bébé immobile tout au long de sa première année.
Pourtant, un bébé développe plus harmonieusement ses facultés motrices s’il est porté dans un porte-bébé d’où il peut participer aux mouvements du porteur, et s’il est posé pour de courtes périodes à partir de 3 mois sur le sol, où il pourra alors s’essayer à ramper, se retourner, se hisser, s’accroupir, s’asseoir, marcher à quatre pattes, se lever...
5.2.4.2. La marche
12 mois ? 14 mois ? 18 mois ?...L’apprentissage de la marche chez l’enfant résulte d’une maturation progressive du système musculaire de votre enfant. Avant que votre enfant marche, il faut d’abord qu’il se dresse, se tienne assis, rampe, se hisse, se stabilise et un jour ...il ose et fait ses 1er pas ! Il est fier, heureux, il a réussi ! mais c’est aussi pour lui grisant et inquiétant, comme tous les changements.
Entre 12 et 18 mois, l’apprentissage de la marche chez votre enfant s’organise autour de 5 étapes :
- Au début, votre enfant s’accroche aux meubles pour se mettre debout et pointe les fesses en arrière.
- Puis, il commence à marcher en se tenant au bord du parc.
- Après, votre enfant marche les deux mains tenues par maman ou papa.
- Ensuite (et parfois pour longtemps! ), en ne tenant qu’un seul doigt.
- Et enfin, votre enfant se lance et marche seul.
Certains bébés franchissent ces étapes en quelques semaines, d’autres en quelques mois...
Mais sachez-le, seul 60% des enfants arrivent à faire quelques pas à leur 1er anniversaire !
Petites astuces pour les premiers pas de bébé
- ne l’obligez pas à marcher si ce n’est pas encore le bon moment,
- attendez qu’il ait acquis un bon équilibre debout,
- ne lui mettez pas de lourdes chaussures,
- choisissez des chaussures adaptées à ses 1er pas,
- proposez à votre enfant un environnement dans lequel il pourra s’appuyer sur des éléments pour se mettre debout sans danger,
- lorsque vous aidez bébé à marcher, veillez à ce qu’il n’ait pas trop les bras levés,
- proposez à votre enfant les camions à pousser, ou tout autre objet roulant, très appréciés par bébé pour se déplacer,
- utilisez le trotteur pour bébé avec modération.
5.2.4.3. La préhension
A la naissance, le bébé a le réflexe d’agrippement. Ce réflexe se caractérise par la fermeture de la main en réaction à une stimulation tactile de la paume (disparaît vers l’âge de deux mois) et par le maintien de la fermeture de la main par la tension continuée des muscles fléchisseurs des doigts (disparaît vers 10-12 mois). Cette dernière caractéristique empêche l’ouverture volontaire de la main.
Vers l’âge de deux mois et demi, les mouvements de la main commencent à être guidés par la vision. La coordination entre le regard et le mouvement s’améliore jusqu’à l’âge de 9 mois.
La préhension fine des objets évolue aussi. Jusqu’à 7 mois, la préhension est globale. L’objet est saisi entre la partie de la paume opposée au pouce et l’annulaire et l’auriculaire.
Ensuite, la préhension se fait entre la paume, l’index et le majeur. Puis, l’objet est saisi avec la paume de la main côté pouce et la base de l’index et du majeur. Entre 8 et 9 mois, l’enfant oppose le pouce aux autres doigts. Enfin, vers 1 an, la position des doigts s’adapte à la taille de l’objet à saisir. Les activités qui demandent la coordination de plusieurs actions n’est toujours pas parfaite (exemple : manger avec une cuillère sans renverser).
5.2.4.4. Les cas particuliers
La marche comme la préhension peuvent connaître des difficultés de développement. En dehors des déficiences graves, il existe des difficultés d’organisation gestuelle, moins graves mais qui peuvent être invalidantes. On appelle cela des
dyspraxies.
Ce trouble touche 3 à 6% des enfants et les trois quarts ne sont pas diagnostiqués...
Il est des parents qui croient que leur enfant est maladroit. Alors ils se disputent, se disent « mais quel empoté il fait » ou bien « il ne fait pas assez attention » ou encore « il est distrait »... Ces mêmes parents qui pensent qu’à force de répéter à leur enfant de faire attention, il va « s’améliorer ».
Et si cet enfant souffrait d’un handicap peu connu : la dyspraxie. Un enfant dyspraxique se reconnaît à sa très grande maladresse. Tout petit, il a du mal avec l’habillage, le collage, le découpage. Il donne l’impression d’avoir deux mains gauches. Plus grand, il casse, renverse, déchire tout ce qu’il touche. Il mange salement, il a beaucoup de mal à couper sa viande comme les autres enfants de son âge ou éplucher un fruit. Il écrit mal, il est lent, son travail est souvent sale ou brouillon, il est facilement distrait et a parfois du mal à suivre en cours. Il oublie beaucoup de choses: ses affaires, les consignes, les instructions...il a des problèmes de tonus musculaire et de coordination, de positionnement dans l’espace et peut avoir du mal à fermer les portes/rattraper une balle/un ballon...Il court et marche de façon désordonnée.
5.2.5. Le développement du langage
Le développement du langage est un processus très lent qui prend sa source dans les premières communications et s’élabore progressivement : vers 2 ans l’enfant peut exprimer ses désirs à l’aide de la parole, mais il devra attendre la fin de l’adolescence pour pouvoir construire un texte et argumenter. Il est parallèle au développement neurologique.
5.2.5.1. Les cris de bébé
Les premiers moyens de communication du nouveau-né sont les cris et les pleurs. Les cris ont une signification. Ils expriment la faim, la douleur, l’inconfort, la fatigue, la colère,… Ils transmettent ces informations à une ou plusieurs personnes et donc constituent une première ébauche de l’échange. En effet, ces cris vont amener une réponse de l’entourage.
Au départ, ces cris sont des réactions réflexes. Il ne s’agit donc pas encore de pleurs intentionnels. Cependant, leurs significations peuvent être différentes selon les cas. Ainsi, le volume, le timbre de la voix et le rythme du souffle sont des indices sonores qui permettent de comprendre le message que le bébé veut faire passer. Mais, il donne également des indices visuels comme l’expression du visage, les mouvements de succion, les grimaces, les sourires, les gestes et la posture.
Ainsi, différentes études ont essayé de mettre en avant les indices sonores qui permettent de distinguer les différents cris.
Vers l’âge de 2 mois, le réflexe s’est transformé en comportement intentionnel. Le bébé a enregistré les réponses de ses proches à ses cris et il commence à en nuancer l’expression.
5.2.5.2. Le sourire
Le sourire apparaît très tôt. En effet, on observe des sourires dès les premiers jours après la naissance. Le sourire traduit un contentement dont les raisons sont différentes. En général, le sourire est une réponse du bébé à son entourage qui lui sourit. C’est une réponse de contentement et de plaisir que l’enfant éprouve dans cette présence affective. Le sourire est donc une manifestation affective et sociale.
Dans la première semaine après la naissance, le sourire est une ébauche du sourire. Il apparaît au niveau de la bouche et des joues mais n’atteint pas les yeux et le front. Il s’agit donc d’un sourire partiel. Ces sourires peuvent se manifester alors que l’enfant ne porte pas attention au monde extérieur. Ce n’est donc pas forcément une réponse sociale. Le sourire exprime un contentement dont les causes sont multiples.
Dès la deuxième semaine après la naissance, l’enfant sourit en général quand il perçoit la présence de ses parents. Il sourit quand on lui parle. Le sourire qui exprime la présence humaine est le plus courant. C’est un sourire social puisqu’il s’agit d’un sourire fait à une personne. Le bébé sourit également pour exprimer l’intérêt qu’il perçoit. Ce sourire est observé dans certaines situations nouvelles et drôles. C’est un sourire enthousiaste et rieur qui est accompagné par l’attention, l’orientation du regard soutenu et sans distraction. Le bébé sourit également pour exprimer la satisfaction de réussite. En effet, il sourit quand il a découvert une solution à un problème. Ce sourire traduit un plaisir intellectuel.
5.2.5.3. Vocalises et babillage
Pendant les deux premiers mois de vie, le bébé va émettre des
vocalisations. Celles-ci paraissent exprimer ses vécus d’inconfort ou de détente. A partir de 2-3 mois, ces vocalisations augmentent et varient de plus en plus. Ces émissions sont appelées gazouillis, lallations et babillage. Avant 6 mois, l’enfant a un répertoire de vocalisations très variés ce qui laisse penser qu’il contient tous les sons de toutes les langues humaines et pas seulement ceux de la langue maternel du bébé. Après 6 mois, le bébé va abandonner certains sons et n’émettre que les sons de sa langue maternelle. Il babille en français. Vers 8-9 mois, les vocalisations de bébé deviennent plus faciles à identifier sur le plan phonétique. Vers 7 mois, le bébé émet des syllabes telles que « ba », « da », « ka ». Vers 8 mois, il combine les syllabes « ba-ba », « da-da ». De plus, à cet âge, il imite de manière intentionnelle des sons des paroles émises en sa présence et tente parfois de reproduire l’intonation.
5.2.5.4. Les premiers sons
En général, « a » est
la première voyelle prononcée et « b », « p » ou « m » la première consonne.
Apparaît ensuite dans le développement des voyelles le i et ou, puis o, é, è, eu et u. Les nasales an, in, on sont plus difficiles à articuler et apparaîtront plus tard.
En ce qui concerne le développement des consonnes, l’enfant passe de p à t, peu après de b à d et à g. Les consonnes f, v, l, et r apparaissent ensuite tandis que ch, j, s, et z arrive plus tard.
Dès le début de la seconde année, l’enfant essaie de reproduire les mots de l’adulte. Cependant, comme il a un répertoire de sons limités, il va simplifier certains mots. On observe ainsi des suppressions (exemple dire tôt pour tantôt ou femé pour fermé) et des substitutions (exemple : toup pour soupe) de sons ainsi que des redoublements (exemple : tétère pour pomme de terre) de syllabes.
5.2.5.5. Les premiers mots
La plupart des enfants produisent leurs
premiers mots entre 9 et 18 mois. Il existe un décalage entre la compréhension et la production du langage. Ainsi, l’enfant comprend des mots avant d’émettre son premier mot. Les premiers mots sont souvent des redoublements de syllabes (papa, mama, bébé, dodo,…) mais parfois d’une seule syllabe d’un mot du langage adulte (« ga » pour gâteau). L’enfant va d’abord utiliser le même mot pour désigner divers personnes ou objets, auxquels les adultes attribuent divers noms différents et spécifiques. Ainsi, au départ, l’enfant appellera « papa » tous les hommes et « wou-wou » tous les chiens et animaux à quatre pattes.
La prononciation d’un mot peut avoir une valeur de phrase. Par exemple, si l’enfant prononce le mot maman en montrant du doigt un sac ressemblant à celui de sa mère, il prononce un mot dont le sens veut dire « c’est le sac de maman ». A ce moment, l’enfant est au stade du mot-phrase.
L’étape suivante est les énoncés à plusieurs mots. Ces énoncés marquent le début de la syntaxe et de la grammaire, c’est-à-dire la mise en application des règles qui organisent l’expression. (Le mot-phrase : papa parti).
5.2.5.6. Les premières phrases
Entre 18 et 24 mois, l’enfant devient capable de combiner deux mots dans le même énoncé. A ce moment se pose le problème de l’ordre des mots dans une phrase. Au début, ces mots sont placés au hasard dans la phrase mais très vite l’enfant les mettra à une place fixe. Il s’agit de la grammaire-pivot. L’enfant sélectionne un petit nombre de mots, les mots-pivots (pati pour partir). L’enfant combine alors deux mots, le mot pivot et un autre (exemple maman pati). Pour un même enfant, un même mot pivot occupe toujours la même place soit la première soit la deuxième.
Au cours de sa 3ème année, la syntaxe s’enrichit et l’enfant utilise des articles, des prépositions, l’accord singulier/pluriel, masculin/féminin, le pronom « je »,...
5.2.5.7. Communiquer
Les pleurs, les gazouillis, les sourires, les regards constituent
le début du langage. Il est important d’encourager cette communication au travers des gestes simples de la vie quotidienne : nourrir son bébé, lui faire un massage, le changer, jouer ... tout est prétexte à échange. La parole n’est qu’un moyen de communiquer, mais est loin d’être le seul.
5.2.5.8. Les cas particuliers
Certains enfants peuvent avoir un retard de l’articulation, un retard de parole, un retard simple de langage, un bégaiement,...
Retard ou trouble de l’articulation
Le retard de l’articulation a lieu quand l’enfant ne peut articuler correctement les différents sons alors que la plupart des enfants en est capable. Si ces difficultés persistent on parle alors de trouble de l’articulation.
Retard ou trouble de la parole
Un retard de la parole existe si l’enfant éprouve des difficultés à prononcer des mots avec leurs différentes syllabes placées dans l’ordre exacte (exemple : « colomotive » pour « locomotive). Si le retard est toujours présent vers 7-8 ans, on parle alors d’un trouble de la parole.
Retard ou trouble du langage
Il s’agit d’une insuffisance linguistique. L’enfant a un langage et peut communiquer verbalement avec son entourage mais sa compréhension et son expression sont moindres que celles des enfants du même âge.
Les caractéristiques du retard de langage se présentent comme suit : les premiers mots apparaissent tardivement (vers 2 ans), l’assemblage des deux mots ne commencent pas avant 3 ans, le vocabulaire est réduit à 4 ans, l’enfant n’utilise pas les procédés grammaticaux dans ce qu’il dit, l’enfant préfère communiquer par des gestes, la compréhension paraît meilleure que l’expression mais en réalité ce n’est pas le cas.
Si à l’âge de 5 ans, ces difficultés persistent, un examen est nécessaire afin d’intervenir le plus tôt possible.
Le bégaiement et le bredouillement
Il s’agit de troubles de l’expression et du rythme.
Le bégaiement est caractérisé par des difficultés d’organisation des énoncés. L’enfant répète un certain nombre de fois la première lettre ou le premier son du mot avant d’articuler avec difficulté la fin du mot. Une autre forme de bégaiement consiste en des arrêts et des blocages soit au moment de commencer l’énoncé soit au cours de son émission.
L’enfant qui bredouille parle très vite, trop vite et raccourcit la durée des syllabes prononcées. C’est pourquoi, il ne peut soutenir la cadence et donc s’arrête, répète ce qu’il vient de dire ou une partie, repart rapidement,... Ceci donne alors un discours difficile à comprendre.
Lien utile :
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2002/mag0920/troubles_langage_niv2.htm
5.2.6. La mémoire et la concentration
Aucun développement n’est possible si l’enfant ne peut se concentrer ou retenir des informations. Se concentrer veut dire qu’il peut trier les informations, se focaliser sur certaines et en négliger d’autres. Les mémoriser veut dire qu’il les retient, les engrange, les associe à d’autres. Tout cela finit par constituer son histoire personnelle, sa personnalité et son savoir-faire, même si on se souvient que très rarement de faits avant l’âge de 4-5 ans.
5.2.6.1. Bébé fait attention
L’attention visuelle du bébé constitue un indicateur fiable de la qualité du contact qu’il établit avec l’environnement. Il constitue l’un des éléments les plus importants du développement du nourrisson. De préférence, l’attention du bébé s’oriente d’abord sur le visage humain et plus particulièrement sur le visage de la maman. Ensuite, progressivement, son regard peut se centrer sur des objets.
5.2.6.2. Il regarde dans la même direction
Il existe des étapes au niveau de l’évolution du regard du bébé. A la naissance, le nouveau-né oriente son regard en direction de la voix de sa mère. Ce n’est qu’après 1 à 2 mois qu’il commence à échanger des regards stables avec elle. Entre 2 et 3 mois, le bébé commence à fixer son regard. Mais ce n’est qu’à partir de 8 mois qu’il devient capable de soutenir son regard sur un objet précis tel que son biberon.
A l’âge d’un an, le champ visuel du bébé devient comparable à celui de la personne adulte. Il diversifie l’expressivité de son regard pour communiquer, interroger ou encore repousser et il devient capable de suivre des yeux des objets qui se déplacent rapidement.
5.2.6.3. Il s’intéresse
Le bébé est un être « compétent », c’est-à-dire qu’il est capable d’organiser ses expériences et de réagir aux sollicitations. La découverte du monde s’opère pour lui à travers l’éveil de ses sens qui sont autant de moyens d’appréhender son environnement.
Il est donc important, dès la naissance, de lui parler, de mettre des mots sur la relation entretenue avec lui, de stimuler sa vue avec des couleurs, d’éveiller son audition par des sons ou des bruits variés, de développer son toucher avec des jouets et de l’amener à exercer sa motricité. En d’autres termes, la stimulation des sens du bébé revient à renforcer les premiers outils de son intelligence.
Grâce à ces interactions, le bébé est encouragé dans ses comportements exploratoires. Cela lui permet d’apprendre, d’éprouver et de découvrir le monde par lui-même. Pour autant, il ne s’agit pas de le stimuler en permanence. Le bébé a besoin de beaucoup de repos pour se développer harmonieusement.
5.2.6.4. Il lâche tout
Un bébé qui lâche tout, qui jette ce qu’on lui donne, apprend. En effet, il est en train d’appréhender une loi de physique : les choses existent en dehors de leur présence visible. Bref, s’il jette quelque chose au loin, il regarde immédiatement dans sa direction comme s’il voulait vérifier si l’objet existe bien là où il doit probablement se trouver.
5.2.6.5. Il met tout en bouche
Dans ses démarches d’exploration et de découverte du monde qui l’entoure, la curiosité du bébé le pousse à porter tout à sa bouche de manière naturelle et spontanée. En effet, la zone de la bouche est particulièrement sensible chez le bébé qui privilégie ce mode de contact avec son environnement jusqu’à approximativement l’âge d’un an. Ce faisant, il exerce son corps et développe son intelligence en « incorporant » tout ce qui l’entoure. Il découvre ainsi la texture et le gout des objets sur lesquels il a une emprise directe.
Il s’agit donc d’accompagner le bébé dans son exploration. La présence et l’attention des parents sont évidement requises afin d’éviter que l’enfant ne porte à la bouche des objets dangereux.
5.2.6.6. Il retient la place des objets
La capacité chez le bébé de retenir la place à laquelle se trouvent les objets nous renvoie à ce qu’on appelle la « permanence de l’objet » c’est-à-dire la possibilité de prendre conscience de l’existence de l’objet comme étant quelque chose de permanent en dehors de soi. Pour certains, cette capacité d’accéder à la « permanence de l’objet » existe déjà chez le bébé âgé de 4 à 5 mois.
Ce qui semble assez clair, c’est qu’entre 8 et 10 mois, le bébé se met à rechercher systématiquement un objet qui a été retiré de sa vue. Toutefois, à ce stade de développement, le bébé recherche l’objet là où il l’avait précédemment rencontré et pas nécessairement là où il a disparu. Ce n’est qu’entre 11 et 12 mois qu’il devient capable de retrouver les objets « cachés » ou qui ont été déplacés à son insu.
5.2.6.7. Il retient les visages familiers
Dès les premières minutes de sa vie, le nouveau-né préfère les visages à n’importe quel objet. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il les reconnait. Très tôt le visage de la mère est reconnu par le bébé grâce à son odeur, le timbre de sa voix, le contour de son visage ou encore ses cheveux. Dès sa cinquième semaine, il devient capable de reconnaître le visage de sa mère à partir de l’expression de son visage. Ainsi, à partir de 3 mois, le bébé parvient à faire la différence entre la photo de sa maman et celle d’une femme qui lui ressemble très fort.
À partir du 5ème mois, l’intérêt du bébé pour le visage de sa mère s’estompe. Cela n’est pas le signe d’un rejet mais plutôt d’un intérêt pour les nouveaux visages. En effet, les bébés plus âgés connaissent très bien le visage de leur mère et sont curieux d’en découvrir de nouveaux. Toutefois, le bébé reste toujours beaucoup plus expressif en présence de sa mère qu’en présence d’un visage non familier.
5.2.6.8. Les cas particuliers
Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)
Ce trouble concerne près de 5% des enfants et des adolescents. Pourtant, son identification pose problème car trop souvent, il est difficile de le différencier d’un problème d’ordre éducatif que les parents ne parviennent pas à accepter. Dès lors, l’enfant porte l’étiquette d’un garçon « hyperactif » ou trop difficile. Concrètement, le TDA/H se traduit par des problèmes de concentration. L’enfant ne parvient pas à être attentif, il est distrait, il éprouve des difficultés à s’organiser et ne parvient pas à ignorer les éléments de l’environnement qui le perturbent et le distraient.
Les recherches menées au sujet de ce trouble indiquent qu’il est partiellement héréditaire et que les enfants qui en souffrent présentent des déficits neurochimiques importants. Malheureusement, les connaissances au sujet du TDA/H ne sont pas suffisamment développées actuellement. Elles ne permettent pas la mise en place d’un traitement efficace pour ce trouble dont l’impact sur la vie quotidienne de l’enfant n’est pas négligeable.
Sites intéressants :
http://www.tdah.be/
http://www.caduceenet/DossierSpecialises/psychologie/hyperactivite1.asp
5.2.7. Les émotions et les sentiments
Dés la naissance, le nouveau né éprouve des sentiments. Il peut être anxieux quand il est loin de maman ou de papa. Il peut aussi se sentir incompris quand il a faim ou quand il est mouillé. Plus tard, il sera en colère lorsqu’il va être obligé de manger des épinards ou si son copain ne veut pas jouer avec lui. En fonction de son expérience et de ses interactions avec les autres et l’environnement, l’enfant va exprimer ses émotions de la manière suivante : peurs, isolement, colères, pipi au lit, maux de ventre, maux de tête, tristesse, pleurs, sucer son pouce, cauchemars, joies, etc.
Quel que soit son âge, il est important de reconnaitre les émotions de l’enfant, de lui permettre de les vivre et de les exprimer. D’ailleurs, au cours des premières années, les parents auraient, dans leurs relations avec le nourrisson, un rôle clé dans la socialisation des émotions de leur bébé.
5.2.7.1. La peur
La plupart des enfants ont peur du grand méchant loup, des sorcières, des monstres… Les enfants aiment se faire peur. Parfois, jouer à se faire peur peut créer des petites
angoisses. En effet, même les peurs « banales » comme la « peur du noir » qui concerne beaucoup d’enfants âgés de 2 à 5 ans peuvent devenir handicapantes. Afin d’éviter que celles-ci ne s’aggravent, il est important d’y réagir et d’aider l’enfant à les surmonter.
Ainsi, la manière dont le parent interviendra auprès de son enfant apeuré influencera ses réactions. Il s’agit donc de se montrer disponible, d’écouter ce qu’il a à dire et de l’aider à trouver les mots justes pour exprimer ce qu’il ressent.
Il faut également éviter de le surprotéger en le préparant aux situations qu’il va rencontrer (l’école, le déménagement, la séparation des parents, la naissance d’un bébé, …) et éviter les sanctions lorsqu’il réagit mal (par exemple en faisant pipi au lit). Il convient de lui faire comprendre que le parent est à ses côtés pour l’aider et le rassurer.
5.2.7.2. La colère
La colère est un comportement qui, chez l’enfant, est nécessaire pour s’affirmer. C’est une manière de réagir ou de dire quelque chose sans détour face à une frustration ou une contrainte. Elle survient généralement au cours des périodes de 7 à 18 mois et de 3 à 4 ans qui correspondent à des moments où l’enfant développe des besoins d’indépendance et d’affirmation de soi.
Avant 12 mois, la colère du bébé exprime le plus souvent son insatisfaction. Il entre alors dans un comportement de rage. Il crie, il devient rouge ou pâle et il adopte des mouvements anarchiques. La plupart du temps, cette colère traduit un besoin physiologique tel que la faim ou la soif. Certains bébés sont plus demandeurs, plus impatients et pourront adopter ce mode de fonctionnement. Ainsi, jusqu’à 18 mois, l’enfant exprime sa colère avec son corps en poussant des cris, des pleurs ou encore en trépignant d’impatience. Plus tard, lorsqu’il aura appris à parler, l’enfant fera appel au langage pour exprimer le malaise qu’il ressent et décharger sa colère ou son agressivité.
L’apparition du « NON » dans la bouche de l’enfant est le signe qu’il est désormais capable de se percevoir comme un individu à part entière. Il prend conscience de sa propre existence et souhaite s’affirmer en tant que tel. Il est dorénavant capable de marcher et il devient autonome. Mais le « NON » est aussi une manière de tester les limites imposées par les parents qui devront s’en tenir aux règles mises en place et les faire respecter par l’enfant afin qu’il puisse les intégrer.
5.2.7.3. La tristesse
Au cours de sa vie, il est possible et normal qu’un enfant puisse ressentir de la tristesse. Une mauvaise note à l’école, des problèmes entre les parents ou encore une dispute avec un copain peut provoquer une « baisse de moral » passagère chez l’enfant. La plupart du temps, le réconfort des parents ou de l’entourage lui fait oublier ces moments de chagrin ou de peine.
Toutefois, l’enfant peut également présenter des changements durables au niveau de ses émotions et sentiments. Il est vite affligé ou irritable, extrêmement agité ou fort fatigué et lent. L’enfant éprouve du mal à se concentrer, ne s’intéresse plus à rien, obtient de mauvais résultats scolaires, ne dort pas assez ou beaucoup trop, manque d’appétit et n’a plus confiance en lui. Dans ce cas, ses expressions et ses non-dits doivent être pris en compte par les parents.
En effet, l’intensité et la persistance de ces symptômes (qui doivent être présents depuis plus de deux semaines au moins) qui ne s’expliquent pas par un bouleversement dans la vie de l’enfant nécessitent alors un avis médical.
5.2.7.4. La joie
Chez le nourrisson, la joie équivaut à l’expression de sourires ou de rires qui ne découlent pas de l’amusement ou d’un quelconque phénomène ludique. L’expression de la joie est associée au soulagement d’une tension ou aux sensations agréables. Aux alentours de 6 semaines, le bébé sourit devant le visage de ses parents. Ensuite, les chatouillements provoqueront le rire à partir de 4 mois. N’étant pas encore capable de parler, la joie ou le sourire du bébé constitue une manière de communiquer avec le parent.
En ce qui concerne l’enfant plus âgé, les expressions liées à la joie ont un rôle important dans son développement, sa socialisation. Un cadre familial sécurisant et chaleureux favorise l’épanouissement de l’enfant et l’expression de sa joie à travers le langage. Ainsi, l’enfant accède à l’empathie ; il parvient à se mettre à la place de l’autre et prévoit ses réactions. La joie et le rire sont communicatifs, l’enfant en prend conscience et développe alors ses habiletés sociales, c’est-à-dire sa capacité d’entrer en contact avec les autres.
5.2.7.5. Les cas particuliers
Il arrive que de jeunes enfants soient perturbés émotionnellement et s’adaptent difficilement à leur environnement. L’enfant peut cumuler ces signes : mal dormir, manger d’une manière inhabituelle, ne pas jouer ou jouer d’une façon obsessionnelle, avoir des craintes excessives de certains bruits, avoir des comportements destructeurs ou agressifs… Dans ce cas de cumul, le mieux est de consulter, par exemple, un service de santé mentale.
5.2.7.6. Adresse utile
http://www.santementale.be/accueil/home.asp
5.2.8. La propreté
Chacun son rythme, et il est important de le respecter. Pour être propre, un enfant doit savoir maîtriser ses sphincters : les petits muscles autour de la vessie et de l’anus qui contrôlent leur ouverture. Environ un an après ses premiers pas, il commence à les dominer. Une des preuves visibles est "l’épreuve de l’escalier" : s’il est capable de monter et descendre les marches en mettant un pas devant l’autre, c’est qu’il maîtrise ses sphincters. C’est le bon moment pour commencer à le mettre sur le pot. Le faire plus tôt serait alors plus un conditionnement, qu’un véritable apprentissage.
Proposez-lui d’aller sur le pot à heure fixe afin de lui donner des habitudes et des repères. Avant la sieste, après le repas, avant le coucher... Il est également important de toujours placer le pot au même endroit.
- Vous lui avez enlevé les couches la journée ? N’enrayez surtout pas cette dynamique. Evitez de lui en remettre le lendemain parce que cela vous arrange. Votre enfant ne comprendrait pas votre logique.
- Pour éviter qu’il ne découvre le pot le jour où il doit s’en servir, n’hésitez pas à le familiariser avec ce nouvel objet quelques semaines auparavant. En général, la propreté débute par le contrôle des urines dans la journée, celui des selles apparaissant souvent six à neuf mois plus tard. La propreté nocturne, elle, demande parfois beaucoup plus de temps.
- Attaquez-vous aussi aux couches : commencez par les retirer dans la journée et observez sa réaction. S’il fait pipi dans son slip, il ressentira la désagréable sensation d’être mouillé, son envie d’aller sur le pot viendra alors naturellement. L’été est une saison propice : à la campagne, à la mer, votre bébé peut se promener les fesses à l’air ou en petite culotte, vous n’aurez pas peur de salir la moquette ! Et vous-même, en vacances, vous serez plus disponible.
- Rappelez-vous qu’au début, votre enfant se rend aux toilettes pour vous faire plaisir : n’oubliez donc pas de le féliciter et de souligner ses progrès ! Mais n’en faites pas trop quand même : aller aux toilettes est un acte normal, ce n’est pas un exploit !
5.2.8.1. Le jour
Un enfant acquiert la propreté de jour progressivement, c’est-à-dire vers 28 mois. Pour être propre, un enfant doit d’abord savoir contrôler ses sphincters - les muscles qui maintiennent fermés les orifices de la vessie et de l’anus.
5.2.8.2. La nuit
En ce qui concerne l’acquisition de la propreté la nuit, celle-ci est plus variable. En effet, son acquisition n’est possible qu’à partir du moment où l’enfant développe une "capacité" de vessie ou ce que l’on appelle une "vessie mature". Toutefois, la plupart des enfants deviennent propres la nuit à partir de 3 ans.
Le meilleur moment pour l’apprentissage de la propreté chez l’enfant est le moment où votre enfant est prêt tant physiologiquement que psychologiquement. Il faut donc que votre enfant ait atteint un certain niveau de maturité physique qui lui permet d’exercer un contrôle sur ses sphincters à travers sa capacité de rétention et d’expulsion. En outre, il est important que l’enfant manifeste un intérêt pour cet apprentissage. Ainsi, il sera prêt à vous solliciter quand il sentira ses « besoins » en utilisant le vocabulaire qui s’y rapporte (pipi, popo ou caca) ou en manifestant certaines attitudes typiques (serrer les jambes, toucher sa couche-culotte) qui vous indiqueront ses intentions.
Déjà, vers l’âge de 15 mois, l’enfant sait prévenir sa maman lorsqu’il est mouillé. Généralement, l’acquisition de la propreté apparaît vers l’âge de 2 ans le jour et 3 ans pour la nuit. Pour ce faire, il n’y pas de méthode typique qui permettra à l’enfant de devenir propre rapidement. Proposer un pot à l’enfant, lui montrer comment s’en servir, lui expliquer son utilité ainsi que vos attentes sont les meilleurs moyens d’encourager votre enfant à devenir propre. Il faut donc avoir un discours positif et le laisser évoluer à son rythme sans être obnubiler par ce nouvel apprentissage. La patience et le soutien seront vos meilleurs atouts.
Bien entendu, les accidents sont inévitables car le contrôle des intestins et celui de la vessie ne s’acquièrent pas en même temps. Dans ce cas, il faut éviter les réprimandes et les humiliations. Les récompenses (bonbons,…) sont également peu conseillées lorsque votre enfant réussi à se contrôler.
5.2.8.4. Cas particuliers
Si votre enfant présente une forte réticence ou une peur « panique » du pot, il est préférable d’en tenir compte. Chez l’enfant de plus de 2 ans, la familiarisation avec le pot doit se poursuivre en insistant sur les bénéfices de « faire comme les grands » et « plus comme les bébés ». En outre, la contrainte ou l’intimidation ne constituent pas des solutions efficaces pour l’acquisition de la propreté. Si les craintes de votre enfant persistent malgré tout, l’avis du pédiatre pourrait s’avérer intéressant.
On parlera d’énurésie nocturne pour désigner le « pipi au lit » durant la nuit chez les enfants qui sont en âge de « contrôle volontaire »sur leur vessie. Le fait d’uriner spontanément durant le sommeil concerne 30% des enfants âgés de 4 ans. Cette proportion diminue au fur et mesure de l’avancée en âge de l’enfant et est plus fréquemment observée chez les garçons. Au-delà de l’âge de 5 ans, ce problème peut avoir des conséquences sur le comportement de votre enfant et il devient préférable d’envisager une prise en charge médicale. Toutefois, si l’énurésie survient également durant le jour (« énurésie diurne »), il est souhaitable de consulter dès l’âge de 4 ans.
5.2.8.5. Adresses utiles
http://lesp-titsboutsdesnounous.over-blog.com/
http://www.lasante.be/
5.2.9. L’importance du jeu et des jouets
Dès son plus jeune âge l’enfant doit apprendre tout ce qui lui est nécessaire pour se construire et pour mener une vie d’Homme adulte et responsable. En quelques années il doit s’approprier tout ce qui nous semble si naturel qu’on ne le voit même plus comme un apprentissage.
5.2.9.1. Le jouet, à quoi ça sert?
Tous
les jouets sont importants pour le développement du bébé. Qu’il s’agisse des jouets vendus en magasin ou des objets détournés (trousseau de clé, mouchoir, lacets,…), ceux-ci remplissent des fonctions essentielles pour le bébé. Ils l’aident à découvrir le monde tout en soutenant son développement corporel et intellectuel. Ils favorisent aussi ses capacités d’observation, de réflexion et de concentration.
Ainsi, le bon jouet est avant tout un jouet adapté au stade de développement du bébé, c’est-à-dire aux facultés qu’il est sur le point d’acquérir. Le parent doit donc observer son enfant, voir ce qu’il aime, comprendre ce qui l’intéresse et la manière dont il réagit aux jouets qui lui sont proposés.
Il est donc inutile d’acheter trop de jouets. Par contre, il est important de ne pas laisser le bébé jouer sans surveillance car même placé devant le jouet le plus stimulant qui soit, il s’en détournera tôt ou tard pour réclamer vos bras.
5.2.9.2. Le jeu, qu’est-ce que c’est ?
Pour le parent, le jeu est un moyen de communiquer et de consolider le lien d’attachement établi avec le bébé. Pour le bébé, le jeu tient un rôle bien plus décisif. C’est en jouant qu’il expérimente le monde à travers ses sens, qu’il apprend, découvre, s’exprime et communique. Ainsi, le jeu permet au bébé de développer ses habiletés de motricité fine, ses performances physiques, ses compétences intellectuelles et ses aptitudes relationnelles, affectives et sociales. Autrement dit, le jeu contribue à la construction harmonieuse de sa personnalité et de son identité.
Durant les 18 premiers mois de sa vie, le jeu dépend des capacités du bébé. Mais dès la naissance, le bébé est capable de jouer seul avec ses mains et ses pieds. Il se sert de ses sens pour jouer et apprendre. Dès lors, il est important de stimuler ses sens en jouant avec lui car cela favorise aussi son développement intellectuel.
En fait, le bébé a besoin d’être accompagné dans le jeu car plus que le jeu, c’est la relation qui se construit autour du jeu qui favorise l’éveil du bébé.
5.2.9.3. Ludothèque
Rappelons-nous qu’un enfant peut jouer avec ce qu’il a sous la main et que la qualité du temps passé à jouer avec le bébé est aussi importante que le jouet choisi. Il n’est pas nécessaire non plus de s’obstiner à enrichir telle ou telle capacité du bébé. En partageant un moment ludique avec lui, c’est son épanouissement qui est favorisé.
Toutefois, le choix du jouet doit tenir compte de l’âge du bébé. Ainsi, les jouets qui accompagnent son développement entre 0 et 5 mois doivent favoriser l’éveil de ses sens : les peluches en velours ou en éponge douce et légère ainsi que les animaux en caoutchouc à saisir, pincer ou mordiller favoriseront la capacité de préhension du bébé encore peu habile. D’autres jouets tels que le mobile et le hochet solliciteront la vue et le toucher.
Entre 5 et 9 mois, le bébé parvient à se servir de ses mains. Il découvre l’environnement qui l’entoure et commence à comprendre qu’il peut agir dessus. C’est le début des comportements d’exploration. Aussi, les tableaux d’activités (tableaux d’éveil qui comporte plusieurs modules tels que la roue multicolore qui tourne, les bruits d’animaux,…), les jouets d’eau (canard,…), les jouets musicaux et les jouets qui roulent (ballon en mousse) le rassureront sur ses capacités à agir sur le monde. C’est pourquoi il ne se privera pas de répéter très souvent les nouveaux gestes acquis grâce au jeu.
De 9 à 18 mois, le bébé devient beaucoup plus mobile, il se déplace à quatre pattes ou en marchant. Dès lors, les jeux de déambulation qu’il peut pousser en marchant (camion, brouette) et les jeux de construction (jeux de cubes, toupies) deviendront ses choix de prédilection.
5.2.9.4. Adresse utile
http://www.teteamodeler.com/
5.2.10. La socialisation
On dit souvent que fréquenter une crèche ou un milieu d’accueil permet aux enfants de se socialiser. Cependant, avant de se frotter aux autres, le bébé a besoin de se construire. C’est l’étape première et fondamentale de la socialisation. Cette étape se réalise au sein de la famille. En effet, c’est parce que le bébé se sent en sécurité dans la relation fusionnelle avec sa mère qu’il va pouvoir se tourner vers l’extérieur.
Ensuite, il pourra dans les structures d’accueil, découvrir qu’il existe d’autres personnes, d’autres lieux et d’autres règles que ceux rencontrés dans l’environnement familial. De plus, il s’affirmera peu à peu en tant qu’individu.
De temps en temps, mais de plus en plus, il entrera en interaction avec les autres enfants. Ces rencontres seront alors un enrichissement.
5.2.10.1. Etre avec les autres
Pour le poupon comme pour les parents, ces moments de proximité sont importants et servent à créer ainsi qu’à solidifier leur lien d’attachement et d’appartenance.
5.2.10.1.1. En crèche
La crèche est un milieu d’accueil de jour conçu pour recevoir en collectivité (18 à 48 enfants) les enfants âgés de 0 à 3 ans. Ce lieu d’éducation fonctionne avec la collaboration d’une équipe de personnes diplômées, dynamiques et compétentes. Les crèches sont ouvertes toute l’année sauf le week-end et certains jours fériés. Les heures d’ouverture sont souvent comprises entre 7h30 et 18h30. La crèche a comme avantage d’offrir des conditions stimulantes pour la socialisation des enfants. La sécurité et l’hygiène sont parfaites.
Les inconvénients sont d’ordre infectieux et psychologique. L’impossibilité de faire garder l’enfant lorsqu’il est malade représente l’inconvénient majeur d’autant que dans les crèches, les infections sont très fréquentes. La période la plus difficile pour mettre un enfant à la crèche pour la première fois va de 9 à 18 mois à partir du moment où est apparue la « peur de l’étranger ».
Quelques conseils pour faciliter l’adaptation de votre bébé à la crèche :
- Prolongez la période d’adaptation ;
- Faites connaissance avec celle qui s’occupera de votre enfant ;
- Pensez aux objets transitionnels (exemple, un doudou) ;
- Evitez les trop longues absences ;
- Expliquez à l’enfant ce qui se passe ;
- Ne montrez pas votre angoisse ;
- Ne partez pas sans lui dire au revoir ;
- Respectez ses nouveaux rythmes ;
- Ne vous précipitez pas sur lui le soir.
- Un dernier inconvénient est le prix de la crèche.
5.2.10.1.2. En famille
La sociabilité de l’enfant ne passe pas par le fait de se retrouver avec 30 autres enfants de son âge. Le premier lieu de socialisation d’un enfant est sa famille, c’est là, avec ses parents et ses frères et sœurs, qu’il apprend les règles de la vie en société.
Enfin, la socialisation d’un enfant ne dépendra pas du nombre de personnes qu’il fréquentera enfant, mais des relations qu’il aura tout petit avec les personnes de son entourage. D’ailleurs, on a constaté qu’un enfant scolarisé plus tard n’est pas moins sociable qu’un autre scolarisé à 2-3 ans.
Certains parents prennent un congé parental pour s’occuper de leur bébé. L’enfant maintient ainsi ses habitudes.
Certains bébés sont gardés par leurs grands-parents.
Les avantages c’est que le bébé reste dans le cercle familial avec des personnes qu’il connaît bien. Il sera probablement moins déboussoler et rechignera sûrement moins quand maman reprendra le chemin du travail. De plus, les grands-parents sont souvent plus patients pour garder les enfants car ils sont détachés de la pression éducative.
De plus, le coût est inexistant.
Les inconvénients c’est qu’il est difficile d’imposer des limites ou des consignes à ses parents. En effet, non seulement, il garde l’enfant bénévolement mais en plus ils avancent leurs savoir-faire et leurs expériences pour nous remettre à notre place.
5.2.10.1.3. Au prégardiennat
Le prégardiennat est un milieu d’accueil de jour conçu pour accueillir en collectivité les enfants âgés de 18 mois à 3 ans. Son but est le bien-être et l’épanouissement des enfants, dans un cadre approprié à leur âge et en collaboration avec les parents. L’équipe qualifiée qui accueille les enfants se compose d’un travailleur social, d’une infirmière et de plusieurs puéricultrices.
L’enfant est au contact d’autres enfants ce qui lui permet de vivre des expériences de socialisation.
Ces structures existent le plus souvent au sein d’écoles maternelles.
5.2.10.1.4. Chez une gardienne
Les gardiennes privées (les accueillantes) sont habilitées à recevoir cinq enfants maximum dans leur propre maison. Les frais de garde sont déductibles fiscalement.
Le bon fonctionnement d’un tel mode de garde dépend directement de l’unique personne qui s’occupe de votre enfant : la gardienne.
De plus, si la gardienne ne garde que votre enfant alors votre enfant ne vivra pas autant d’expériences de
socialisation et d’activités que celles que peut offrir un autre milieu de garde.
D’autres parents choisissent la garde chez
les grands-parents,
la tradition familiale et la sécurité étant ainsi assurées.
5.2.10.1.5. Adresse utile
Entre crèche, nounou, accueillante officielle ou privée, et même jeune fille au pair, halte garderie, maison d’enfants le choix est vaste, parfois coûteux.
OFFICE DE LA NAISSANCE ET DE L’ENFANCE
Chaussée de Charleroi 95 - 1060 Bruxelles
Tél: (02) 542.12.11
E-mail:
info@one.be
5.2.10.2. Etre avec les adultes
Peu à peu, au fur et à mesure que l’enfant se développe et que la mère prend une certaine distance avec son enfant, celui-ci commence à ressentir de plus en plus clairement l’attente, le manque lorsqu’il ressent un besoin interne (la faim par exemple). C’est cette expérience des frustrations qui va amener le bébé à réaliser que sa mère et lui ne sont pas une mais deux personnes bien distinctes. L’enfant atteint ce stade particulier vers l’âge de 6 / 8 mois : c’est à ce moment-là qu’il manifeste une peur particulière au contact de personnes qu’il ne connaît pas. Il réclame alors fortement la présence des adultes qui s’occupent de lui d’habitude. Ce stade est appelé « l’angoisse du 8ème mois » ou « angoisse de séparation ». Cette angoisse est liée à la dépendance totale de l’enfant de cet âge vis à vis de sa mère, et renvoie à la peur d’être seul, d’être abandonné. En effet, l’enfant a besoin de développer sa capacité à attendre, à être seul sans avoir le sentiment d’être en danger – il s’agit donc de développer un sentiment de sécurité, de confiance vis à vis de son environnement.
Pour cela, l’enfant a besoin de vivre deux types d’expériences :
- Au niveau des relations avec sa mère : les adultes qui s’occupent du bébé prodiguent les soins avec affection / tendresse, avec régularité et constance. Ils montrent ainsi à l’enfant que même s’ils se séparent de lui quelques instants et le laissent seul (ce qui provoque la peur et les pleurs chez le bébé), leur attitude, la relation affective et la façon de prendre soin de l’enfant restent les mêmes. C’est en observant que, même si elle s’absente, leur mère revient toujours pour prendre soin d’eux avec bienveillance, affection et de façon identique, que les enfants apprennent petit à petit à faire confiance à l’autre et à l’environnement en général, à ne pas être submergés par leur peur. Par la répétition de cette expérience (la mère part = angoisse chez l’enfant, puis elle revient et les soins, la relation sont identiques = apaisement chez l’enfant), l’enfant va intégrer le sentiment qu’il peut faire confiance aux adultes qui s’occupent de lui.
- Au niveau de ses capacités personnelles, de ses ressources internes : lorsqu’il commence à ressentir la séparation, c’est à dire le manque, la frustration, la peur d’être seul et abandonné, l’enfant fait également appel à ses ressources internes, à ses propres capacités pour surmonter son angoisse et se calmer, gérer cette situation de détresse. Pour cela, il utilise sa créativité pour supporter l’absence, en « imaginant » que sa mère revient ou qu’elle est là. Au fur et à mesure du développement, ces images sont de plus en plus précises, nettes. C’est de cette façon que l’enfant apprend à créer des images mentales à partir des situations qu’il vit ou de ses perceptions. Plus tard, de nombreux enfants utilisent des objets en imaginant qu’ils ont les qualités de la mère – douceur, protection – et refusent de s’en séparer, de les modifier. En occident, ces objets, généralement des morceaux de tissus ou des jouets en peluche, sont souvent appelés des « doudous ».
5.2.10.2.1. En famille
L’enfant joue un rôle primordial dans la cellule familiale et la vie de couple se trouve bouleversée par l’arrivée d’un enfant. Il oblige le couple à se sortir de son cocon d’amoureux à deux, de ses certitudes éducatives, de ses a priori. L’enfant va bousculer ses parents, les éduquer et les obliger à se remettre en cause.
1. L’enfant, source de changements de comportement
Cela se traduit généralement par des changements de comportements :
- S’ouvrir à l’extérieur : dès la naissance, c’est un accueil de l’autre dans son intimité, un bouleversement des horaires, des préoccupations. Il faut faire une place à ce petit et accepter des renoncements.
- Faire confiance : dans la petite enfance, le regard de l’enfant qui découvre la vie, sans préjugés, sans a priori, avide de connaître, de tester, de palper, de voir, ...
- Accepter la différence : "Vos enfants ne sont pas vos enfants". Apprendre à ne pas se projeter sur eux, accepter qu’ils choisissent des vies différentes des nôtres, c’est ouvrir son esprit à d’autres formes de vie, apprendre le respect de l’autre et le considérer comme pleinement homme.
- Accepter la souffrance : l’inquiétude, l’incompréhension, l’indifférence, le manque d’amour, la séparation, la maladie, la mort.
- Être fier : de cette vie qui s’épanouit, de la "relève" qui grandit, de la continuité familiale.
- Transmettre : la tradition, l’histoire familiale, les valeurs que nous portons, tout en se laissant interpeller et, peut-être, remettre en cause nos fondements profonds.
Pour les parents, c’est une source de rajeunissement, d’approfondissement. Se laisser questionner sur nos habitudes, nos certitudes, n’est-ce pas être obligé de porter un autre regard sur notre mode de vie.
2. L’enfant, source de lien familial
La présence des enfants est aussi source de lien familial. Il n’existe pas de vie de couple sans moments de crises. L’amour et l’affection porté aux enfants est une aide précieuse aux parents. En temps que parents responsables et aimants, n’est-on pas amené à résoudre bien des divergences pour maintenir la cohésion familiale ? Et ainsi préserver l’équilibre des parents et des enfants ? Par amour pour eux, que ne sommes-nous pas capables d’entreprendre ?
5.2.10.2.2. Chez une gardienne
Des chercheurs de l’université libre de Berlin ont utilisé les données de 40 études portant sur les relations qu’entretenaient 3 000 enfants de moins de trois ans avec leurs parents et leurs assistantes maternelles : les résultats montrent que les enfants ont effectivement une grande proximité avec leurs nounous. Pourtant, ils gardent à peu près le même comportement que ce soit avec leurs parents ou la personne qui s’occupe d’eux en leur absence.
En revanche, c’est avec leurs parents que les enfants développent des relations sécurisantes même si les filles sont plus aptes que les garçons à le faire aussi avec leur nounou. Ceux qui sont gardés à leur maison par une personne de l’extérieur ont également plus de chance de se sentir en sécurité par rapport à ceux qui sont gardés dans une garderie ou au domicile d’une gardienne. Les auteurs notent que moins l’enfant change de système de garde plus il a tendance à développer une relation sécurisante avec la personne qui s’occupe de lui.
« On sait aujourd’hui que la qualité de la relation avec la nounou a beaucoup d’impact sur le développement futur de l’enfant. Les résultats de cette étude devraient permettre de mieux identifier le type de relation qui est favorable à l’équilibre comportemental, mais aussi social et émotionnel futur de l’enfant » explique Liselotte Anhert. « Les nounous ne devraient plus être perçues comme des mères de remplacement ayant une relation exclusive avec l’enfant. Mais plutôt comme des personnes capables de réguler les enfants et de créer une atmosphère propice au jeu et à l’apprentissage. »
5.2.10.3. Un Cas particulier
L’autisme est difficile de reconnaître les premiers signes de l’autisme. On peut cependant distinguer trois types de difficultés :
- Des troubles de la communication : le langage est embrouillé. Souvent, l’autiste répète en écho ce qu’il entend.
- Des troubles du comportement : l’autiste répète souvent les mêmes mouvements.
- Des troubles des relations sociales : l’autiste ne participe pas aux activités de groupe spontanément. Il semble indifférent aux autres.
Les premiers signes de l’autisme se déclarent lentement, de manière subtile au cours de la première année de vie. Le diagnostic est souvent posé très tard, souvent après trois ans. Quelques signaux peuvent alerter les parents :
- Aucun babillage ou gestes pour communiquer avant un an ;
- Aucun mot avant l’âge de 18 mois ;
- Aucune phrase de deux mots de manière spontanée avant deux ans ;
- Une perte soudaine des capacités de langage ou une désocialisation brutale.
Des indices plus discrets peuvent aussi être évocateurs : peu de sourires en réponse à ceux qu’on lui fait, pratiquement pas de réponse au prénom,... Ces signes ne veulent pas forcément dire que votre enfant est autiste mais il est préférable de consulter un médecin.