L'âge dit préscolaire, de 3 à 6 ans

L’âge dit préscolaire, de 3 à 6 ans

Tous les enfants acquièrent à un rythme différent les diverses compétences inhérentes à chaque âge.

Il est certain que l’enfant n’a pas encore la maîtrise motrice de l’adulte, mais il a déjà acquis la tonicité musculaire, des automatismes, la locomotion et la préhension, l’aptitude à imiter et à créer des mouvements.

Lorsque votre enfant approche de sa quatrième année, il se sent plutôt habile. Il commence aussi à trouver des solutions lorsqu’il a un problème. De plus en plus, votre enfant devient une personne à part entière et il veut obtenir ce qu’il désire et défendre ses opinions. C’est une indication de progression et non d’obstination. Il comprend qu’une action négative provoque une réaction négative. Il apprendra plus facilement à être gentil si vous êtes gentil.

Il est important de respecter les sentiments de votre enfant. Ne riez pas de ses craintes ni de ses inquiétudes. Vous remarquerez que votre enfant comprend mieux comment les autres se sentent et pensent. Et, parce qu’il peut penser plus souvent aux autres, il sera plus coopératif et jouera à des jeux simples en petit groupe. Lorsqu’il joue, il peut se fixer des objectifs (« Je vais construire un château », par exemple) et il commence peu à peu à se projeter dans l’avenir. Par exemple, il comprendra ceci : « Grand-maman sera là quand tu auras fait trois dodos ».

Vers quatre ans, l’enfant peut sautiller en changeant de pied. Il aime grimper, glisser, et commence à contrôler assez bien ses mouvements. Il aime construire des choses, il est habile avec les ciseaux, il peut recopier des lettres, écrire son nom en lettres majuscules et colorier sans dépasser la ligne. Il peut suivre le rythme de la musique. Il manifeste sans doute des préférences pour certains jeux qu’il gardera souvent pendant plusieurs mois. C’est à peu près à ce moment-ci que vous saurez si votre enfant est droitier ou gaucher. Il mange tout seul et s’habille presque entièrement seul, même s’il n’arrive pas toujours à boutonner sa chemise ou lacer ses souliers.

Un enfant de quatre ans peut faire des phrases complètes et décrire ce qu’il a fait récemment. Vous l’aurez probablement remarqué, il pose beaucoup de questions commençant par « pourquoi ? ». Il est intéressé par les histoires plus longues et peut même anticiper, c’est-à-dire qu’il peut vous dire ce qu’il croit qui va arriver. Il comprend les notions de passé, présent et avenir. Il connaît une ou deux chansons et peut nommer toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

À cinq ans, votre enfant a l’air de jouir de la vie et il est d’agréable compagnie. Il peut supporter certaines frustrations et ne vous blâme pas pour tout. En fait, il pense que vous êtes assez extraordinaire et veut être comme vous (ou votre conjoint). Il vous imite donc et vous suit partout. Donner le bon exemple est alors d’autant plus important.

Votre enfant commence à développer sa conscience morale et il s’impose certaines règles qu’il respecte... jusqu’à un certain point. Il peut même vous sembler inflexible par moment. Le fait de mieux comprendre les règles signifie qu’il n’a plus autant besoin d’être en présence d’un adulte pour bien se comporter. Il aime les jeux qui ont des règles et, contrairement à un enfant de quatre ans, il ne passera pas son temps à les changer. Il comprend la notion d’attendre son tour et joue volontiers avec plusieurs enfants. Mais il peut avoir l’esprit de compétition. Il a peut-être un ami préféré et démontre des aptitudes à vivre en société : il sait donner, partager, recevoir. Il est inquiet lorsqu’un autre enfant pleure.

Sur le plan physique, votre enfant peut désormais sauter à la corde, sauter à cloche-pied sur une bonne distance, grimper, glisser, se balancer, suivre le rythme de la danse, dessiner une personne et faire des puzzles de sept à huit morceaux. Il s’habille mieux, mange mieux, se lave la figure, met ses bottes et monte dans la voiture. Il comprend les couleurs, les formes, les grandeurs, ce que gauche et droite veulent dire, et les notions de « plus près » et « plus loin ».

Votre enfant parle presque aussi bien qu’un adulte et, sur le plan grammatical, ses phrases sont justes à 90 %. Il est en mesure de prononcer tous les mots correctement et de construire des phrases pour décrire des objets ou des événements. Il peut aussi expliquer comment résoudre un problème simple.

Même si votre enfant grandit vite, il est important de vous réserver chaque jour des moments d’intimité avec lui soit pour lui donner son bain, lui lire une histoire, jouer à faire semblant ou faire une promenade. Choisissez une activité que vous aimez tous les deux et prêtez-lui une oreille attentive et chaleureuse. Ceci vous apportera beaucoup quand votre enfant sera plus vieux.

Quelques principes importants concernant les enfants d’âge préscolaire :

6.1. L’habitude d’une alimentation saine

L’évolution physique et psychique des enfants de cet âge est extrêmement rapide. C’est aussi à ce moment qu’ils apprennent à manger de manière indépendante et que se développent déjà des préférences et des aversions alimentaires. C’est aussi à cet âge délicat qu’ils adoptent de bonnes et de mauvaises habitudes léguées par les adultes, habitudes qu’ils conserveront leur vie durant. Assortir un dessert à la consommation des brocolis ou menacer un enfant de lui tirer l’oreille s’il ne vide pas son assiette sont des méthodes éducatives qui peuvent avoir l’excès de poids comme conséquence. Cet excès de poids est de plus en plus souvent relevé par les pédiatres et les diététiciennes, et ce dès les plus jeunes années.

Le manque d’activité et une alimentation peu variée et trop calorique sont responsables de cet état de fait. Un rôle fort important revient ici à la table familiale qui peut cependant aussi contribuer à faire adopter par l’enfant un mode de vie sain. Pour de nombreux parents, l’accompagnement et l’éducation des jeunes enfants est un parcours plein d’embûches. C’est tout particulièrement le cas lorsqu’ils sont séparés ou ont tous deux une vie professionnelle très active. Mais même alors, il existe des solutions permettant d’influencer favorablement le comportement alimentaire des enfants.

Les découvertes nutritionnelles actuelles montrent de plus en plus l’importance d’un comportement alimentaire sain dès cet âge pour le développement physique et psychique ultérieur. Une alimentation équilibrée dès cette époque de la vie est à la base d’un bon état de santé dans les années qui suivent.

Avez-vous des conseils pour tirer le meilleur parti des repas ?

D’après la société canadienne de pédiatrie :

6.1.1. Boire

Le lait de vache (mais aussi le lait de chèvre, ânesse), entier ou demi écrémé, est inadapté à l’enfant jusqu’à 3 ans… Le lait de vache est trop riche en protéines, pauvre en graisse, nul en fer et acides gras essentiels, non équilibré en vitamines et minéraux.

Les sodas sont très largement consommés dès le plus jeune âge. Et l’influence de cette consommation est on ne peut plus claire sur le poids corporel : les enfants à risque de devenir gros qui consomment plus d’un soda par jour sont deux fois plus nombreux en excès de poids après un an que ceux qui en boivent moins d’un par jour.

Même constat chez les enfants ayant des problèmes de poids : ceux qui boivent plus d’un soda par jour ont deux fois plus de chance de conserver leur excès de poids en comparaison de ceux qui en boivent moins d’un par jour.

Comment les boissons sucrées contribuent à l’escalade des kilos est encore une énigme. Une des pistes d’explication reposerait dans la réponse différente de l’organisme face aux calories apportées par les liquides en comparaison des calories apportées par les solides. En fait, il semblerait que le cerveau ne parvienne pas à jauger les calories apportées par les liquides, considérées comme « virtuellement » nulles...

Eau, lait et jus de fruits Plus encore chez les tout petits, la boisson idéale demeure l’eau au quotidien, de préférence faiblement ou moyennement minéralisée. Le lait est également une boisson essentielle, qui participe à la croissance de l’enfant notamment par son apport élevé en calcium et protéines de bonne qualité.

Enfin, les jus de fruits constituent sans nul doute une alternative de choix par rapport aux limonades, en raison de leurs apports en vitamines et en antioxydants.

6.1.2. Manger

Dans les sociétés occidentales, les habitudes alimentaires sont de manger beaucoup plus qu’il n’est nécessaire. Les consommations quotidiennes des individus sont presque toujours de 20 à 50% supérieures aux besoins théoriques. Face à ces coutumes, l’individu qui se contenterait du strict nécessaire semblerait ne pas manger suffisamment. Les éléments d’appréciation des parents sont donc faussés à la base. De plus, par rapport aux normes théoriques standards, chaque individu a ses propres besoins. Les écarts entre gros et petits mangeurs peuvent aller du simple au double. Il y a des enfants normaux qui mangent beaucoup et des enfants normaux qui mangent peu. Certains enfants se portent très bien avec un seul bon repas par jour, les autres se résumant à une lente mastication teintée d’ennui... Il n’y a aucune raison scientifique pour obliger l’enfant à manger 3 fois par jour s’il ne le veut pas. Il se pliera de toute façon à cette règle sociale un jour ou l’autre. Ce n’est donc pas la peine d’en faire une occasion de conflit qui s’éternisera sans résultat. De faibles besoins alimentaires allant de pair avec un bon développement et une activité normale sont une preuve d’excellente santé.

Calmer l’angoisse des parents
Il faut qu’ils comprennent que tout n’est pas centré sur l’appétit de l’enfant, sur ce qu’il mange et ce qu’il laisse. Si l’enfant se rend compte que ses parents accordent moins d’importance à la prise des repas, il prendra moins de plaisir à refuser de s’alimenter. Le conseil fondamental à donner aux parents est que, sous aucun prétexte et dans aucune circonstance, ils ne doivent forcer l’enfant à manger. Il faut cesser d’employer la force, la ruse, les jeux etc... Les parents ne doivent plus parler de nourriture devant l’enfant comme si ce sujet, dorénavant, n’intéressait plus personne. Il est raisonnable d’éviter de faire de la grande cuisine. Il est désespérant de passer des heures au fourneau et de voir la mine dégoûtée de l’enfant devant le résultat mijoté avec amour. Des plats surgelés tout faits, des plats simples auront moins d’effets sentimentaux en cas de refus !

Si cette règle est impérative chez le nourrisson, elle l’est encore plus chez l’enfant plus âgé. Si la mère dépose avec brutalité l’assiette devant l’enfant et la lui reprend, encore pleine, avec rage, même sans dire un mot, elle court à l’échec. De même, si elle dit à l’enfant : « Tiens, voilà ta part. Tu manges, tu ne manges pas, cela m’est égal. De toute façon, je te reprends ton assiette dans 10 minutes et tu n’auras rien d’autre à manger d’ici ce soir », le résultat est automatique : l’enfant se bute et ne mange pas. Un enfant têtu est toujours plus fort que ses parents. Il ne faut pas l’affronter de face mais user de ruse ou de diplomatie...

6.1.3. Les cas particuliers

Anorexie, boulimie. Les troubles du comportement alimentaire peuvent revêtir plusieurs aspects. Ces problèmes sont toujours la conséquence d’une détresse ou d’un malaise profond. Comment reconnaître une anorexique ? Peut-on vaincre une envie compulsive de nourriture ? Le point sur les troubles du comportement alimentaire.

Rares chez le jeune enfant, il faut bien distinguer caprices alimentaires et maladies de l’alimentation. Dans le doute, il vaut mieux en parler à son pédiatre.

6.2. Le sommeil

Peu importe que votre enfant soit un petit ou un gros dormeur, un couche-tôt ou un couche-tard. L’essentiel, c’est qu’il dispose de la quantité et de la qualité de sommeil dont il a besoin. Une condition indispensable pour un bon développement. Etape par étape, le sommeil grandit avec votre enfant… Dès 4 ans, l’enfant dépense beaucoup d’énergie dans la journée et s’endort rapidement le soir. La durée globale de sommeil devient progressivement inférieure à 12 heures.

6.2.1. Avoir sa chambre

Rester près de sa maman et le vouloir est un comportement héréditaire. Le co-sleeping peut être recommandé pendant les premiers mois de la vie de l’enfant notamment lorsqu’un problème relationnel s’est instauré entre la maman et son enfant. C’est alors un excellent moyen de se retrouver, mais il n’est pas sans risque. Depuis 2000, au moins neuf nourrissons sont morts asphyxiés au Canada pendant qu’ils dormaient avec leurs parents.

L’enfant plus âgé est tenté de dormir avec ses parents ou un parent. Un certain nombre d’enfants dorment avec leur maman. Parfois seulement lorsque le papa n’est pas là pour la nuit, d’autres fois parce que le papa n’est plus là du tout... parfois même le papa dort tout seul dans une autre chambre, laissant sa place au « petit ».

C’est difficile de résister et de demeurer insensible aux pleurs de son enfant, quand, au milieu de la nuit et en pleine phase de sommeil profond, il frappe à la porte, réveillé par un cauchemar et vient se glisser dans le lit de ses parents. Parfois, c’est toutes les nuits qu’il veut s’endormir dans leur lit car l’enfant considère vite les exceptions qui lui conviennent comme des habitudes. Progressivement, l’endormissement seul dans son lit et dans sa chambre se transforme en une telle mission d’allure impossible, et les cris et les pleurs incessants de l’enfant peuvent inciter le parent à craquer ou à céder, consciemment par facilité, inconsciemment pour bien d’autres raisons.

Tous les parents peuvent ainsi être un jour tentés de faire une place dans leur lit à leurs enfants, jeunes et moins jeunes… Il n’est pas exceptionnel en effet d’apprendre qu’un enfant de 10 ans, voire un adolescent de 16 ans passe régulièrement ses nuits dans le lit de ses parents. La facilité n’est qu’apparente et les difficultés risquent d’apparaître ultérieurement. A moins que ce soit le fait même de faire une place à l’enfant dans le lit des parents, qui soit déjà le signe des difficultés familiales ou conjugales. A chacun son lit !

6.2.2. Partager sa chambre

Il arrive que des logements étroits, l’existence d’une grande famille (recomposée ou non) entraînent des problèmes de chambres. Il faut partager. Quelques règles sont alors à respecter :
Il est préférable que la cohabitation cesse à la préadolescence, quand l’aîné commence à devenir pudique.

Site intéressant : http://www.magicmaman.com/,une-chambre-d-enfants-pour-deux-comment-faire,272,1103697.asp

6.3. Le développement moteur

A cet âge, l’enfant automatise progressive ses mouvements. Pour la marche, il ajuste constamment ses mouvements, leur vitesse, leur rythme. Les gestes alors peuvent remplir une fonction de réalisation : gestes utilitaires, mais aussi spécialisés tels que l’écriture...

L’enfant a horreur de l’immobilité imposée. Exemple : la station assise à table (à la maison, à l’école...). Il a besoin de mouvement, il éprouve du plaisir à se dépenser physiquement, à agir et vivre. Néanmoins, il devient de plus en plus persévérant, il commence à expérimenter la continuité, d’où les situations où il peut protester si un adulte l’interrompt dans son activité sous prétexte d’aller à table ou d’aller se laver.

Les mouvements deviennent de plus en plus coordonnés (imitation, manipulation, préhension...). Les psychologues ont d’ailleurs appelé cette période « âge de la grâce » en raison de l’aisance, de la liberté des mouvements et de l’harmonie de certains d’eux. C’est aussi la période de la (dominance latérale) ou un côté du corps est plus habile et utilisé de préférence à l’autre. (gaucher ou droitier).

6.3.1. Grandir et ne pas grossir

L’enfant est en période de croissance. Il faut lui apprendre les bonnes habitudes alimentaires, l’inciter à bouger davantage et à réfléchir à ses habitudes de vie.

Prendre les repas à heure fixe, faire la part belle aux fruits et légumes. Inviter l’enfant à se dépenser plus souvent. Il n’est pas question de devenir un champion du 200 mètres, mais de fournir un petit effort régulièrement: grimper les escaliers au lieu de prendre l’ascenseur, aller à l’école à pied, ranger sa chambre, jouer en plein air au lieu de regarder la télé, etc.

La famille doit s’impliquer et organiser des activités communes dans le but de partager du temps ensemble et pas pour perdre du poids. C’est une épreuve difficile qui nécessite beaucoup de soutien de la part de l’entourage.

6.3.2. Les activités psychomotrices

L’enfant tout petit agit, et, c’est progressivement qu’il sera capable de se représenter dans la tête ce qu’il a agit. L’action de l’immédiat et du concret passera à des conduites plus élaborées : l’une nourrit l’autre. Le moteur aide l’intelligence à se construire et inversement.

L’activité motrice sera fonction de la qualité des échanges émotionnels entre la mère et l’enfant. Pour que le développement psychomoteur de l’enfant soit harmonieux, il est nécessaire que l’enfant se sente bien et qu’il éprouve du plaisir.
Plusieurs théories expliquent le développement psychomoteur de l’enfant. Les principales sont : Maturation et apprentissage sont indissociables. L’expérience va retentir sur la maturation et l’accélérer. Inversement, le défaut d’expérience peut retarder la maturation.

6.3.3. Adresses utiles

http://www.pour-nos-enfants.be/
http://www.psychomotricite.com/

6.4. Le langage

L’enfant doit progressivement s’approprier les données linguistiques de l’entourage familial et scolaire. Il doit abandonner les formulations simplistes pour accéder aux énoncés plus élaborés et mieux articulés. Les corrections, approbations, désapprobations, commentaires des parents sont adaptés aux possibilités de l’enfant (selon l’âge). Les parents ont donc un rôle important dans la construction du langage chez leur enfant. On pense à la prononciation, mais aussi à la reconnaissance correcte des syllabes et l’assimilation des règles grammaticales...

A 3 ans époque du deuxième âge questionneur (1er vers 18 mois), le pourquoi signifie « à quoi cela sert-il ? ». C’est donc entre deux et trois ans que l’enrichissement du vocabulaire est le plus important (en moyenne le nombre de mots passe de 100-200 à 2 ans à 1000-1200 mots à 3 ans). L’enfant entend le langage parlé par les personnes de son entourage de manière globale. Il en résulte parfois de nombreuses déformations (date pour regarde/ yateau pour rateau/ apapé pour attrapé...) Ces déformations disparaissent tout naturellement entre 4 -7ans pour autant que les adultes ne se mettent pas à parler bébé.

Différents moyens et différentes disciplines existent pour aider l’enfant à parler.

6.4.1. Explosion de la communication

Dès 2 ? ans, le vocabulaire augmente considérablement. A 3 ans, la production de phrases est plus complète. Dès 3 ? ans, la compréhension s’affine. Il comprend des expressions comme « il faut », c’est l’heure de »… Il peut suivre des consignes complexes impliquant 4 unités comme « prends le pull rouge qui se trouve dans la commode. Il peut parler d’un sujet pendant quelques minutes. Il commence à comprendre les notions de temps, d’espace (sur, dans…), d’appartenance (mon, ton) et de dimension (grand, petit).

C’est vraiment une période où l’enfant devient un partenaire dans une conversation et où l’adulte obtient une réponse adéquate à ses questions.

6.4.2. L’expression et la compréhension

A partir de 4 ans, l’enfant suit les règles de la conversation. Il comprend des questions avec « où, quand, pourquoi ». Il pose beaucoup de questions avec « pourquoi ». Il parle facilement de catégories d’objets (fruits, vêtements). Il peut nommer les principales couleurs. Il commence à comprendre le « comment ». Il parle avec plus de précision du temps (hier, il y a longtemps) et des relations entre les objets (pareil, différent).

6.4.3. La logopédie

C’est le traitement des troubles de la voix, de la parole et du langage oral et ou écrit. Elle s’adresse à tous les enfants qui ont des problèmes d’expression ou de compréhension. On peut consulter un logopède pour tous les problèmes liés à la communication orale ou écrite.

Au niveau oral, il s’agit des troubles de l’expression (défaut d’articulation, retard de parole, problème de rythme, dysphasie). Au niveau écrit, il s’agit de la dyslexie (mauvais lecteur), de la dyscalculie (mauvais calculateur) et de la dysorthographie (mauvaise orthographe) par rapport aux enfants du même âge.

La ou le logopède évalue et traite également les pré-requis instrumentaux du langage écrit, c’est-à-dire la manière dont l’enfant utilise l’espace et le temps dans un espace à 2 dimensions (bureau, feuille de papier).

Les rééducations demandent suffisamment de collaboration et d’attention de l’enfant et ne débute donc le plus souvent que vers 4 ans.

L’INAMI rembourse les séances de rééducation, soit en privé (au domicile ou à l’école) si la situation n’est pas trop importante et si l’enfant dispose de ressources intellectuelles (QI > 85) ou en centre de réadaptation pour les cas plus importants. Le centre de réadaptation aborde le problème d’une manière pluridisciplinaire.

Informations utiles :

ASSOCIATION INTERREGIONALE DE GUIDANCE ET DE SANTE
Site : http://www.aigs.be/

UNION PROFESSIONNELLE DES LOGOPEDES FRANCOPHONES
Rue de Louveigné 92 - 4052 Chaudfontaine
Site : http://www.lsd-hosting.be/uplf/

6.4.4. La psychomotricité

Si la logopède s’adresse à la communication de l’enfant, le ou la psychomotricienne s’adresse à son corps et à ses relations avec autrui à travers ce corps.

La séance de psychomotricité est un lieu où l’enfant peut faire des découvertes corporelles à son rythme propre. Rien ne lui est imposé. C’est lui, selon sa dynamique qui investira ses besoins, son envie, son histoire dans... On se situe alors dans une psychomotricité relationnelle éducative.

Il existe aussi une psychomotricité rééducative qui chercher à aider l’enfant à instaurer ou rétablir des habiletés dans le domaine spatio-temporel à 3 dimensions, c’est-à-dire de son corps dans son environnement.

La psychomotricité est exercée par des kinésithérapeutes spécialisés ou par des psychomotriciens plus ou moins formés. Il existe depuis quelques années des formations dans les hautes écoles.

6.4.5. Psychologie et pédopsychiatrie

La psychologie est l’étude scientifique des comportements, qu’ils soient objectifs ou subjectifs, la connaissance des sentiments, des idées, du langage, des conduites d’autrui et des siens, l’ensemble des manières de penser, de leur mécanisme, des manières de ressentir, d’agir qui caractérisent une personne, un animal, un groupe, un personnage. Dans ce sens, ce qu’on appelle maintenant la pédopsychologie s’adresse aux enfants de tout âge afin d’aider les parents à comprendre ce qui les inquiète, notamment à l’aide de tests. Il existe de nombreuses branches et même différentes théories. Il est important que les parents s’adressent à des personnes de confiance, diplômées, reconnues par la Fédération Officielle des Psychologues. Les psychothérapeutes n’ont pas de reconnaissance officielle et n’importe qui peut exercer cette fonction avec plus ou moins d’effets magiques et de bonheur. La méfiance et l’esprit critique sont ici nécessaires.

Liste des psychologues reconnus :

COMMISSION DES PSYCHOLOGUES
Gallerie Agora - Rue du Marché aux Herbes 105/18 - B-1000 Bruxelles

6.4.6. L’ergothérapie

L’ergothérapeute est un professionnel de la santé et un intervenant central dans le continuum de services de réadaptation, d’adaptation et de soutien à l’intégration sociale des enfants aux prises avec des problèmes de fonctionnement dans leur quotidien. L’ergothérapeute, en tant que membre de l’équipe pluridisciplinaire, apporte des compétences spécifiques en ce qui concerne l’impact des déficits sur les rôles sociaux et les habitudes de vie de l’enfant dans son environnement. Il propose des interventions axées sur le recouvrement d’une autonomie optimale.

Par le biais de l’activité, l’ergothérapie avec les enfants contribue à prévenir et réduire les conséquences de déficits ou de retard du développement. Elle vise ainsi à développer l’ensemble des fonctions neuro-sensori-motrice, perceptivo-cognitives et affectives de l’enfant. En s’appuyant sur le développement de l’enfant, l’ergothérapeute cherche à augmenter les capacités d’autonomie de ce dernier.

Site intéressant : http://www.onekidsplace.ca/francais/okp.html

6.4.7. Le PMS de l’école

Le Centre Psycho-Médico-Social accompagne l’enfant tout au long de sa scolarité. Ces services gratuits offrent à l’enfant et à ses parents un accompagnement dans la recherche de réponses aux questions, difficultés et problèmes rencontrés à l’école. Ils sont composés de conseillers psychopédagogiques, d’auxiliaires sociaux, d’auxiliaires paramédicaux et de médecins. Dès la 1ere maternelle, ils sont à l’écoute des parents et à celle de l’enfant. Un dépistage est très souvent organisé en début de 3e maternelle de façon à détecter d’éventuels problèmes d’apprentissage et aussi à proposer des remédiations (ex. logopédie).

Ils aident les parents à réaliser les démarches nécessaires pour entrer en 1ère année primaire dès 5 ans ou pour effectuer une année supplémentaire en 3e maternelle.

6.4.8. Adresses utiles

Comptines : www.ac-nancy-metz.fr/ia88/ienneufchateau/pedago/Compti1.PDF

Développement du langage : www.petitmonde.com/Doc/Article/Stimuler_le_developpement_du_langage


6.4.9. Réussir toujours plus

La pression sur les enfants débute tôt. Aux âges évoqués ici, il s’agit surtout et déjà de la réussite scolaire. Choisir la meilleure école. Demander des devoirs à l’institutrice dès la première maternelle. Passer de longues journées à l’école. Passer des vacances dans des stages, toujours plus. Aller à l’école, faire du sport, de la musique, de la danse. Courir toujours plus… Ne jamais s’ennuyer.

Quels sont les facteurs de la réussite scolaire ? Bref, il n’y a pas de miracle, la réussite scolaire dépend aussi du travail, mais aucun travail ne se conçoit sans période de repos.

6.5. La propreté

Le bon moment pour l’acquisition de la propreté chez l’enfant est celui où votre enfant est physiologiquement et psychologiquement prêt.

La maturité physique correspond au moment où le cerveau de votre petit parvient à exercer une commande (rétention ou expulsion) sur ses sphincters par l’intermédiaire des fibres nerveuses qui atteignent leur maturité vers l’âge de 18 mois.

Votre enfant doit aussi être prêt intellectuellement et manifester un intérêt pour cet apprentissage. Il saura alors vous solliciter de lui même quand il commencera à sentir des "envies" en disant un vocabulaire s’y rapportant (pipi, caca, popo) ou en se manifestant pas des grimaces ou des attitudes (sert les jambes, touche sa couche).

L’apprentissage se fait progressivement entre 15 et 36 mois, les filles étant un petit peu plus précoces que les garçons. L’enfant commence par devenir propre dans la journée, mais continue à dormir avec des couches. Il lui faudra encore environ 6 mois pour être prêt à passer la nuit sans autre protection qu’une alèse pour protéger le matelas des petits incidents toujours possibles. En règle générale les enfants commencent à apprendre à aller à la selle, puis ensuite à soulager leur vessie. Mais vous pouvez commencer à le préparer en lui parlant du sujet, en lui lisant des histoires sur le sujet… Des petits signes vous indiqueront par la suite quand votre enfant sera prêt. En premier lieu, il faut que votre enfant marche, sache s’asseoir et se relever seul. C’est la preuve qu’il a acquis une certaine capacité psychomotrice et qu’il est capable de commencer à contrôler ses sphincters. Il doit également manifester un certain intérêt.

6.5.1. Les cas particuliers

Enurésie :
Synonyme de « pipi au lit », l’énurésie est le terme médical pour désigner le fait d’uriner inconsciemment et involontairement durant le sommeil - que ce soit la nuit ou le jour au cours d’une sieste. Dans la très grande majorité des cas, cette forme d’incontinence n’affecte que les jeunes enfants, mais elle peut persister jusqu’à l’adolescence chez certains. Un enfant qui fait pipi sur lui la journée le fait évidemment en connaissance de cause dès 5-6 ans, voire plus tôt. Elle peut être prirmaire (l’enfant n’a jamais été propre) ou secondaire (il a été propre). Plusieurs causes peuvent expliquer l’énurésie. Selon le cas, elles sont isolées ou associées. Le facteur psychologique intervient surtout dans le cas des énurésies secondaires : Immaturité de la vessie – Hérédité - Trouble hormonal - Difficulté à se réveiller - Trouble affectif. (anxiété) - Trouble organique ou maladie.

Encoprésie :
L’encoprésie est la défécation "involontaire" ou délibérée dans des endroits non appropriés chez un enfant d’âge chronologique et d’âge mental d’au moins 4 ans. Pour porter ce diagnostic, il faut que ce trouble survienne de façon durable (depuis au moins 6 mois) à une fréquence d’au moins une fois par mois. L’encoprésie est presque toujours diurne ; elle se reproduit chaque jour, l’enfant étant conscient de l’émission de la selle, qu’il dit ne pouvoir contrôler. Il s’agit soit de selles véritables, dures ou liquides soit de simples souillures. L’encoprésie est le plus souvent secondaire, survenant après une période de continence fécale d’au moins un an. L’encoprésie ne doit pas être confondue avec les incontinences du sphincter anal (encéphalopathies, affections de la moelle etc.) et les banales souillures de slip de l’enfant qui s’essuie mal après être allé à la selle. Sa fréquence est de 3% à 4 ans et 1,5% à 8 ans. Elle est parfois associée à l’énurésie ou à d’autres troubles du développement : langage, coordination des mouvements etc.

Soigner énurésie et encoprésie dans les services de santé mentale. Signe parfois banal, ce problème peut en cacher d'autres, plus complexes, d'où l'intérêt de ne pas se laisser embarquer dans des procédures illusoires et commerciales.

6.6. La vue et l’ouïe

La prévention et le dépistage de l’acuité visuelle et auditive contribuent au développement harmonieux de l’enfant. Il est connu que 90 % des acquisitions du bébé se font grâce à ce qu’il voit. L’audition est également importante puisqu’elle sert au développement du langage.

6.6.1. Troubles de l’audition, troubles de la vue

Plusieurs indices permettent aux parents de déceler les troubles de l’audition : des réactions variables aux appels et aux sons, parfois des troubles du comportement (turbulence, agressivité ou passivité) ainsi que du langage (absence de langage, défauts de prononciation, bégaiement). Les causes de ces troubles auditifs – curables une fois sous contrôle – sont dues en général aux rhumes ainsi qu’aux otites à répétition ou séreuses.

Pour les troubles de la vue, les parents peuvent être alertés par des indices récurrents chez leur enfant: il se frotte les yeux comme s’il éprouvait une gêne, il penche sa tête anormalement, plisse des paupières pour voir de loin, trébuche fréquemment, louche même occasionnellement, colle sa tête sur ses livres, se plaint de maux de tête, etc. Une visite scolaire ou chez l’ophtalmologue permet de déceler parfois des anomalies (strabisme, amblyopie, hypermétropie, myopie, astigmatisme et autre daltonisme). Mis à part le daltonisme, toutes ces déficiences de l’acuité visuelle peuvent être diagnostiquées de manière précoce chez l’enfant et le port adéquat de lunettes remédie, tout ou partie, à ces dysfonctionnements. Faut-il encore dire que les lunettes doivent être ajustées relativement souvent chez l’enfant qui grandit, par l’ophtalmologue, car la vue se transforme également.

6.6.2. Les cas particuliers

L’enfant malvoyant, (1% des naissances), est en général assez rapidement dépisté. Les parents s’inquiètent de ce que leur bébé ne fixe pas ses jouets et ne réagit pas à leurs sourires. Il y a retard au déplacement et retard d’éveil. Parfois, les parents remarquent des anomalies objectives : pupilles blanches, mouvements saccadés des yeux (nystagmus), petit oeil (microphtalmie), cornées opalescentes, cornée trouble associée à un oeil larmoyant (glaucome). Une consultation ophtalmologique s’impose très rapidement.

L’enfant qui louche (4% des enfants présentent un strabisme) doit être pris en charge rapidement. Qu’il soit important ou léger, il s’installe très vite un oeil dominant dont la vision va se développer normalement et un oeil paresseux qui reste dévié et dont la maturation de la fonction visuelle va être stoppée. Or, en général, cela n’inquiète pas les parents qui ne voient que l’aspect esthétique du strabisme et souhaitent une intervention chirurgicale rapidement.

L’hypermétropie modérée (oeil trop court) est normale chez le bébé et va disparaître avec la croissance du globe oculaire. Plus élevée, elle entraîne un effort d’accommodation pour assurer la mise au point des images sur la rétine et peut alors déclencher un strabisme par excès de convergence. Accommodation et convergence interviennent en effet simultanément. L’hypermétrope voit bien de loin, mais en accommodant, d’où une fatigue visuelle et des maux de tête fréquents. Dans les familles à risque de strabisme (parents anciens strabiques, frère ou soeur strabiques), il est donc important de faire vérifier les yeux de l’enfant dès avant 1 an.

La myopie (oeil trop long) est rare chez le très jeune enfant. Elle apparaît le plus souvent après 9 ans, en raison de la croissance du globe, avec une grande fréquence dans les familles de myopes. En revanche, la myopie forte unilatérale est congénitale, sans facteur héréditaire. Le myope voit mal de loin, mais la vision de près est respectée.

L’astigmatisme est une anomalie de courbure de la cornée qui donne une vision un peu déformée. La correction optique par lunettes doit être faite vers 3 ans pour éviter une fatigue visuelle et permettre l’amélioration de l’acuité visuelle avant l’entrée en grande école.

Bref, si vous avez le moindre doute, demandez conseil à votre médecin.

6.7. Le jeu et le jouet

Un jeu ou un jouet sert à s’amuser et à apprendre.

On préférera la qualité du jouet plutôt que la quantité. Un jouet de qualité se caractérise par l’amusement qu’il procure et par les différents apprentissages qu’il permet à l’enfant d’acquérir au cours de son développement et de son évolution. Il peut passer des heures ou le ranger immédiatement et y revenir par la suite.

Une collection de jouets doit être variée afin que les aspects cognitifs, affectifs, sociaux et moteurs de la personnalité de l’enfant puissent être stimulés, et que son évolution et son développement dans sa globalité soient favorisée.

Souvent, les fonctions et utilisations d’un jouet pourront se modifier et s’adapter aux besoins et aptitudes de l’enfant qui grandit. Un jouet qui grandit avec l’enfant est un bon jouet. Offrir un jouet en considérant les possibilités et aptitudes de l’enfant et non l’âge indiqué sur la boîte, devient donc essentiel.

En réalité, toutes les activités de l’enfance aussi banales qu’elles puissent paraître représentent un jeu ; un bout de bois, du papier, un chiffon... Le jeu fait partie intégrante de leur vie. On assiste actuellement à une ruée sur des jouets sophistiqués. Certaines maisons se transforment en succursale de magasins. Le trop nuit toujours. L’enfant papillonne, joue quelques secondes avec chaque jouet et ne s’amuse plus ou n’apprend rien.

Site intéressant : www.juniorweb.com/guide-jouets/jouets.htm

6.7.1. Evolution

Les jeux et les jouets ne sont plus ce qu’ils étaient, dit-on… et pourtant ! Si on observe bien l’enfant, il peut jouer avec n’importe quoi et toute situation peut devenir jeu. Même dans les écoles, les jeux dans cours de récréation ressemblent étrangement à ceux d’il y a 50 ans : on court, on se bouscule, la marelle, la puce, le ballon et même les billes...

C’est à la maison que les choses changent. On a le sentiment que les parents refusent que leur enfant s’ennuie. Chaque maison dispose de très nombreux jouets et jeux, parfois inutiles voire inaccessibles dans une armoire. Les budgets consacrés à ces achats au moment des fêtes est faramineux. Il faut dire que ces jouets sont devenus électroniques alors qu’ils étaient simplement électriques (et moins nombreux) voici quelques décennies. Ils se miniaturisent. Leur durée de vie est réduite. Il faut vite changer au profit de nouveautés.

Ce qui a surtout changé, c’est l’organisation de vie. La crainte de la rue, le travail des deux parents ou conjoints, l’éclatement de la famille avec les gardes alternées rendent l’enfant à la fois nomade car il change de foyer et sédentaire car il ne peut plus sortir de chez lui. Le monde est devenu dangereux. Le refuge, la facilité, il les rencontre dans les jeux électroniques et vidéo.

6.7.2. L’ordinateur

L’ordinateur pour bébé permet à l’enfant de découvrir tous les plaisirs des jeux vidéo dès le plus jeune âge ! S’agit-il de plaisir ou de conditionnement ? Pourquoi être si pressé ?

Il est vrai que l’ordinateur fait désormais partie de la vie de tous les jours, y compris dans l’univers du jouet. C’est une nouvelle façon de jouer qui n’enlève rien à l’attrait des peluches et autres jeux de construction. Il en existe même en jeux électroniques. On reproche aux logiciels leur côté impersonnel, mais ils sont souvent animés par un petit personnage très vivant qui félicite et encourage l’enfant dans sa découverte. Le développement des produits multimédias se fait avec la collaboration de professionnels de la petite enfance. Les marques améliorent leurs produits afin que les parents contrôlent le temps de jeu des enfants et pour protéger les bambins des effets nocifs de l’écran.

MAIS, Un enfant a besoin de toucher, sentir, manipuler pour découvrir et apprendre. C’est grâce à tout cela qu’il alimente son imaginaire. Or les logiciels sont faits de telle manière que le tout-petit ne peut prendre aucune initiative. Du coup, son monde imaginaire se réduit. Les expériences concrètes des jouets (jeux de construction, poupée...) sont une première étape pour lui permettre d’accéder ensuite à un univers virtuel. Il ne faut donc pas brûler les différentes étapes. Il est normal qu’un enfant de 18 mois ne comprenne pas qu’en agissant sur la souris, il crée une action sur l’écran. C’est trop abstrait pour lui ! Le matériel n’est pas adapté à l’enfant sur le plan ergonomique. La lumière vive et l’alternance rapide de couleurs augmentent la fatigabilité oculaire et l’excitabilité du système nerveux.

Dès 5/6 ans, la majorité des enfants savent surfer sur le Net. Mais des contenus violents ou choquants peuvent être à portée de clic. D’où la nécessité d’être vigilant et d’assumer un contrôle parental.

6.7.3. Les premiers jeux électroniques

Les jeux électroniques sont dorénavant partout. Ils s’introduisent dans les familles, chez l’enfant dès son premier âge. Cela ne veut pas dire que les anciens jouets et jeux ont disparus, surtout lors d’activités de groupe, à la récréation de l’école par exemple. Aussitôt à la maison, l’enfant se rue sur les jeux électroniques. On assiste à ce phénomène dès 3-4 ans, souvent sur imitation des frères et sœurs ou des parents. On en retrouve dans quasi tous les foyers. Faut-il en avoir peur ?

Ils contribuent à développer certaines aptitudes intellectuelles. Manette en main, l’enfant est amené à réagir promptement à toutes sortes de situations.  Il construit des hypothèses et les vérifie aussitôt.  Il apprend à décoder des indices, à solutionner plusieurs problèmes qui se posent simultanément à divers niveaux. Il s’oriente mieux dans l’espace.

Mais, Les jeux électroniques rendent aussi dépendant. L’enfant s’accroche à sa manette des heures durant. Il ne veut plus venir à table. Les amis, le sport, les jeux de société : plus rien ne compte quand il s’agit de vaincre des obstacles, de franchir des étapes, de triompher d’un ennemi virtuel.  Dans ce monde virtuel, on fait continuellement et rapidement l’expérience enivrante du succès.  Dans la vie quotidienne cependant, il faut du temps pour accomplir les choses.  Le succès se gagne par le travail et l’effort. Les rapports humains exigent de la courtoisie et du respect.  L’habitude du jeu électronique fausse complètement la perception du réel. Certains jeux éducatifs facilitent l’apprentissage, mais le plus souvent, l’enfant préfère les jeux de guerre et de combat.  Certains affirmeront qu’ils fournissent un exutoire à l’agressivité naturelle des enfants, mais à quel prix ? La pratique du jeu de guerre banalise l’acte de tuer et désensibilise l’enfant à la douleur d’autrui.  Mourir fait partie du jeu !

Site commercial, mais intéressant (il en existe d'autres) : http://www.vtech-jouets.com/index.php

6.7.4. Adresse utile

Association d’aide aux parents pour contrôler l’accès à internet et l’usage des jeux vidéos :
http://www.e-enfance.org/?gclid=CMj3hMy4pZUCFQ_NXgodiWx8jA

6.8. Sentiments et émotions

Entre 3 et 5 ans s’annonce une nouvelle étape. Maintenant qu’il contrôle davantage sa motricité, le langage, et qu’il se représente mentalement le monde qui l’entoure, il peut consacrer ses énergies à d’autres découvertes. Son regard s’ouvre sur un monde plus complexe, à la fois attirant et inquiétant.

L’enfant révèle de plus en plus son tempérament et il démontre très clairement à travers ses jeux, son imagination, les rôles qu’il invente, ses contacts avec les autres, enfants comme adultes, ce qu’il est vraiment et ce qu’il deviendra. Il est d’ailleurs plus conscient de lui-même, exprime son opinion et interroge constamment ses parents et les autres adultes. Il bouillonne d’énergie, semble infatigable, parle beaucoup et est avide d’apprendre. Il découvre, vers 4 ans, qu’il est un petit garçon ou une petite fille, et qu’il sera plus tard un papa ou une maman et que ce sexe ne changera pas.

Il s’intéresse d’ailleurs à la sexualité et démontre plus ou moins clairement sa curiosité selon l’accueil fait à ses questions. Lorsqu’il parle de lui, il utilise le Je. Les bases de sa mémoire future sont plus solides et certaines de ses expériences lui seront accessibles sous forme de souvenirs beaucoup plus tard. Ainsi donc, il est prêt sur le plan moteur à multiplier les nouvelles habiletés et d’ailleurs il est toujours très fier de ses prouesses. Si on le valorise, il acquerra une confiance en lui remarquable, laquelle sera une base appréciable pour tous les apprentissages des prochaines étapes. Dorénavant, il peut parler et jouer avec les autres enfants de son âge, même si son comportement est fortement centré sur lui-même jusqu’à l’âge de 4 ans. Il adore prendre des initiatives, essayer de faire tout seul, assumer de petites responsabilités. Comme il peut maintenant mieux comprendre ce qu’on lui explique, le support, l’encouragement et les conseils de l’adulte sont accueillis avec une grande réceptivité.

6.9. L’entrée à l’école maternelle

Ca y est… L’heure de la première rentrée scolaire a sonné. Dans quelques jours, votre enfant va découvrir un nouveau monde, l’école, et à travers la petite section de maternelle, un nouveau mode de vie.

En fait, il ne sera pas seul à partir à « l’aventure ». Vous aussi, surtout si c’est votre premier enfant scolarisé.

Il est possible que des inquiétudes vous traversent. Rien de plus légitime. Il ne faut surtout pas que celles-ci se transforment en angoisse. Ce sentiment serait démesuré par rapport à l’événement que représente une rentrée scolaire et vous le communiqueriez à votre enfant.

6.9.1. Le premier jour

Le plus souvent les écoles maternelles organisent des rentrées échelonnées. Elles prévoient avec souplesse un échelonnement de la rentrée des petits de 3 ans afin qu’ils s’adaptent bien ainsi que leur institutrice. Puis les deux jours suivants, ce sont les petits de 2 ans qui font leur rentrée en classe, en pré-maternelle (quand cette classe existe).

La plupart du temps, le premier jour de classe se déroule au "feeling" de l’institutrice. Celle-ci laisse les enfants raconter ce qu’ils ont fait pendant les vacances, et organise alors les activités autour de ça. Le matin, les enfants arrivent donc accompagnés leurs parents respectifs. Ces derniers restent un petit moment, jouent avec leur enfant, ainsi qu’avec les autres et s’éclipsent, laissant les petits faire connaissance entre eux et découvrir leur maîtresse.

Pour commencer, les petits ne resteront que la demi-journée, soit le matin. Ils retrouvent alors leurs parents à l’heure du déjeuner et peuvent faire la sieste dans leur propre lit, ce qui est beaucoup plus rassurant pour eux.

Bien-sûr, les tétines et doudous sont acceptés les premiers jours, puis petit à petit, nos bébés apprendront à les laisser dans leur sac pour ne les prendre qu’en cas de gros chagrin... et viendra le moment où ils n’en auront plus besoin à l’école.

6.9.2. La maîtresse

C’est le pivot de l’école et un personnage très important dans la vie d’un enfant.Elle va les rassurer dans cette nouvelle vie qui s’ouvre à lui. Elle va lui faire découvrir la vie en groupe, le respect des règles scolaires et de nouveaux apprentissages avec leurs exigences. Le métier se diversifie et se complique.

Auparavant, les garderies du matin et du soir étaient très rares. Les enfants rentraient à midi et revenaient en classe très reposés. A présent, les enfants commencent leur journée à 7h30 pour la finir parfois à 18h30. Les mamans qui travaillent n’ont parfois que très peu de temps pour s’occuper de leur enfant. Certaines ne peuvent donner leur affection à leur enfant que vers 19h30 et ont juste le temps de lui donner le bain, de le faire manger et de le mettre au lit. Ce genre de situation peut impliquer une grande attente à l’égard de la maîtresse. Le métier est devenu très lourd parce que les parents attendent de l’institutrice une polyvalence qui dépasse bien souvent le rôle qu’elle est censée jouer.

6.9.3. Les apprentissages

On pourrait croire que nos enfants passent leur journée à jouer lorsqu’ils sont à l’école maternelle. Erreur ! Même la première année, en petite section, ils apprennent des tas de choses...

Le programme de l’école maternelle, qui couvre trois ou quatre années, selon l’âge d’entrée à l’école se différencie en fonction de la section, mais les objectifs sont communs.

Cinq grands domaines sont au programme :

Le langage : Les tout petits découvrent le langage. Dès la petite section, les enfants vont se familiariser avec le langage écrit : découverte des lettres,  des livres, dessins, collages...

La vie en communauté : La vie en communauté va permettre au petit enfant d’apprendre à vivre avec les autres, enfants et adultes. Le travail en petits groupes, le temps des histoires, le temps de la parole, du jeu, des activités manuelles, sont autant de moments de partage. En classe, chacun a sa place, et chacun doit respecter celle de l’autre.

L’action et l’expression du corps : Les enfants ont un besoin vital d’activité physique : elle leur ouvre la connaissance de leur corps et de l’espace, elle les aide à se latéraliser. Chaque jour, un temps est consacré au « sport », à la « danse », au jeu collectif.

La découverte du monde : Elargir l’univers des petits, éveiller la curiosité, susciter des questions…telle est la mission des enseignants. Tout est objet de découvertes : le toucher, le goût, la vue, les sons.

La sensibilité, la création, l’imagination : Le domaine de la création est très important. Il favorise le développement de la sensibilité, du savoir-faire, de la finesse du geste, participe à l’éducation de l’œil, de l’oreille et ouvre l’intelligence et l’affectivité de l’enfant grâce à l’expression des émotions. C’est la peinture, toutes les activités manuelles, le graphisme, la musique, la danse, le chant.

6.9.4. A quoi servent les maternelles

La socialisation : L’enfant partage avec d’autres des activités et des espaces communs. Il noue des relations avec les adultes et avec ses camarades, lors des moments d’accueil, dans le cadre des jeux ou des projets réalisés en commun. Il apprend à communiquer, à prendre la parole et à écouter l’autre. Par le respect des règles de vie du groupe, l’apprentissage de la démocratie... il s’initie à sa vie de citoyen.

Le début des apprentissages systématiques : L’enfant progresse dans la maîtrise de la langue française, en découvre le fonctionnement et l’importance pour s’exprimer, se fait comprendre et transmet ses émotions et ses besoins. Il comprend le rapport qui existe entre la langue orale et la langue écrite.

Les débuts du langage écrit : L’enfant commence à organiser son geste, à écrire son prénom, à structurer l’espace sur une feuille de papier, à dominer les premiers chiffres. Il quitte un monde informel pour rentrer dans celui des règles précises.

6.9.5. Adresse utile

Les programmes d’étude : http://www.enseignement.be/index.php?page=0&navi=184

6.9.6. Les cas particuliers

Doubler une maternelle
Est-ce un drame ? Non si on voit les choses sur une vie et si c’est pour permettre à l’enfant de mieux se préparer à l’école primaire. Il arrive qu’un enfant soit malade, hospitalisé et que son enfant juge préférable de consolider ses assises avant d’entamer le saut vers la grande école.Il arrive aussi que l’enfant présente des problèmes qui nécessitent la prolongation de soins, de rééducation (logopédique par exemple) afin de les compenser au maximum. Dans tous les cas, il faut organiser une réunion pour prendre cette décision avec l’enseignante, la famille, le PMS et la logopède (ou autre).

Entrer en primaire à 5 ans
Les enfants surdoués ou à haut potentiel sont rares (moins de 2 %). Ils se caractérisent par une hypersensibilité, une très grande curiosité intellectuelle, un ennui profond et destructeur quand ils manquent de stimuli intellectuels, un fort sentiment d’être différent des autres qui apparaît très tôt, même si l’enfant ne se l’explique pas (il peut même se croire fou ou idiot). Il apprend différemment des autres enfants, ce qui peut le rendre complètement inadapté à l’école, où il a 50% de « chance » d’échouer. Beaucoup de parents croient que leur enfant est difficile parce qu’il s’ennuie et s’il s’ennuie c’est parce qu’il est surdoué. Ce n’est évidemment que rarement le cas. Il est nécessaire d’objectiver les choses. Sachez aussi qu’on peut être très intelligent et ne rien faire de son intelligence et très moyen et à force travail d’arriver à de bons résultats. Une entrée précoce en 1ère AP présente des risques car il y a un décalage entre l’intelligence et les sentiments. L’enfant se trouve doublement marginal (par son intelligence et par le décalage affectif : il est plus jeune que les autres et à des préoccupations autres).

6.10. L’accueil extra-scolaire

Les jours d’école ne représentent qu’une partie de l’année. Certains parents travaillent. Des mamans seules ont besoin d’un accueil de l’enfant en dehors des heures et des jours d’école. Les écoles organisent très souvent une garderie. Lors des jours de congé, il peut s’avérer pour l’enfant – et ses parents – de fréquenter un stage. Il en existe une multitude, plus ou moins chers. Certaines communes organisent une école de vacances gratuite. Les mutualités organisent également des vacances pour leurs jeunes affiliés. Des écoles de devoirs organisent également un accueil des enfants après les heures d’école et le mercredi après-midi. D’autres lieux d’accueil extra-scolaires ne s’occupent pas que des devoirs scolaires.

6.10.1. Les sports

On sait que les enfants, naturellement plus actifs, sont en meilleure condition physique et en meilleure santé, d’une manière générale, que les adultes.

Les bases d’une bonne hygiène de vie, impliquant un mode de vie actif, devraient être posées pendant l’enfance et l’adolescence, en espérant récolter des effets bénéfiques sur l’état de santé à l’âge adulte, particulièrement en prévenant l’apparition de différentes maladies chroniques. Les jeunes enfants sont spontanément dynamiques et actifs, le jeu constituant chez tous les enfants normaux la forme d’activité la plus naturelle.

Certains pratiquent déjà dès le plus jeune âge une activité physique de type sportif. On reconnaît généralement que la plupart des jeunes enfants se dépensent suffisamment, dans l’optique stricte de la santé, sans avoir nécessairement une activité sportive complémentaire. Au fil des années cependant, on constate assez souvent que des enfants actifs se transforment en adolescents sédentaires, qui sont moins motivés par une activité physique ou sportive mais davantage attirés par la télévision, les jeux sur ordinateur et Internet.

Ces activités, certes enrichissantes et délassantes à priori, ont le désavantage d’être ‘statiques’. Elles peuvent aller de pair avec des mauvaises habitudes alimentaires (chips et cola). Par ailleurs, la voiture est trop souvent utilisée, même pour les petits déplacements, au détriment de la marche et de la pratique du vélo.

Ainsi, parmi les activités extra-scolaires, le sport occupe une place de choix, soit au niveau individuel, dans des clubs ou lors de stages.

6.11. L’enfant dans sa famille

Il existe justement un énorme paradoxe à l’heure actuelle. D’un côté, la famille est une notion très valorisée : il y a un fantasme de famille unie et parfaite. Et d’un autre côté, les faits objectifs montrent une multiplication des brouilles familiales, des divorces. Aujourd’hui une personne sur trois est célibataire. Nous assistons donc à un grand décalage entre les attentes des gens et la réalité.

La base de l’harmonie familiale est d’abord le respect de la frontière sacrée entre le monde de l’enfant et le monde des adultes. Cette frontière fondamentale a été malmenée ces dernières années, avec entre autres mai 68, mais aussi Françoise Dolto. On traite d’égal à égal les enfants, ce qui est totalement destructeur. Il faut cesser de se comporter comme le grand frère ou la grande sœur de ses enfants, et se comporter en véritable adulte pour bannir le jeunisme ambiant. Tous les dysfonctionnements familiaux viennent du non respect de cette frontière. Ensuite, chacun doit être et rester à sa place en jouant bien son rôle : les parents à la place des parents, les enfants à la place des enfants, idem pour les grands-parents, et les beaux-parents. Là encore si un membre de la famille ne joue pas son rôle, il va déstructurer la structure familiale et provoquer un déséquilibre

La principale angoisse est la peur de l’échec. Il faut que les enfants réussissent leur vie à tout prix, donc que les parents réussissent leur métier de parent. Ceci est très lourd à porter pour les enfants qui se sentent obligés de réussir pour rassurer les parents sur leurs propres capacités. L’enfant, c’est le diplôme du parent. De nos jours, l’enfant est le centre de la cellule familiale. Toutes les attentions sont braquées sur lui. La famille est devenue plus une relation parentale que conjugale. C’est l’enfant roi, qui doit porter tous les espoirs et toutes les attentes.

Le mot magique là encore est le respect. On ne peut pas aimer quelqu’un qu’on ne respecte pas ! Les ennuis commencent quand le besoin d’être aimé est plus fort que le besoin d’être respecté. Souvent par peur de perdre l’amour de leurs enfants, les parents ne se font pas assez respectés. Mais ils ignorent alors que c’est davantage un moyen de perdre leurs enfants. Car si je ne respecte pas quelqu’un, je le méprise donc je ne peux plus l’aimer. Dans la famille, on n’est pas obligé de s’aimer, l’amour ne se commande pas, par contre le respect oui.

6.11.1. Les débuts de l’enfant-roi

Le débat n’est pas cependant pas aussi nouveau qu’il y paraît. Platon prévenait déjà "(…) lorsque les maîtres tremblent devant leur élèves et préfèrent les flatter (…) alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie". Certes les mœurs ont évolué et la structure de la famille avec elles. Divorces, remariages, recompositions, l’enfant s’impose de plus en plus comme l’élément fédérateur de la famille quand l’espérance de vie du couple est aléatoire. Les parents culpabilisent et l’enfant devient un enjeu affectif. Il est alors facile pour ce dernier de jouer de cette corde sensible. Dès les premiers mois, le tout-petit cherche à satisfaire son « Moi », les autres n’existent que pour satisfaire ses besoins, il fait alors l’expérience de sa toute puissance. Entre 2-3 ans et 8-9 ans, l’enfant échafaude des stratégies pour asseoir sa volonté. La prise de pouvoir est progressive mais inéluctable si l’enfant ne rencontre pas de résistances.

Les parents capitulent et deviennent des collaborateurs, croyant acheter ainsi acheter une paix précaire au prix de renoncements successifs. Ils mettent en place des stratégies d’évitement et ne s’aventurent plus à  demander quoique ce soit à leur enfant à moins d’être certain de la réponse. De l’enfant gâté à l’enfant roi, et de l’enfant roi à l’enfant tyran les étapes se franchissent très rapidement et chaque renonciation de la part des parents ne fait que préparer le terrain pour un nouvel abandon.

Tout l’art du tyran en herbe consiste à se présenter comme une victime, à provoquer les adultes et installer une ambiance pesante et stressante. Face aux personnes extérieures à la famille, les parents cherchent à l’excuser en vantant la maturité de leur enfant et son tempérament bien trempé, un atout dans un monde qui ne fait pas de cadeau.

A lire : « De l’enfant roi à l’enfant tyran » de Didier Pleux, Editions Odile Jacob, 2002.

6.11.2. Avoir des enfants et travailler

Etablir un équilibre convenable entre vie familiale et vie professionnelle est un enjeu auquel tous les parents sont confrontés. Bon nombre de parents et d’enfants sont satisfaits de l’emploi qu’ils occupent et des aides à la garde des enfants, alors que beaucoup d’autres éprouvent de grandes difficultés à assumer l’une ou l’autre de ces responsabilités. Certaines personnes voudraient avoir des enfants, ou un plus grand nombre, mais ne voient pas comment concilier cette responsabilité et leur situation professionnelle. D’autres parents sont heureux du nombre d’enfants que compte la famille mais souhaiteraient travailler davantage. D’autres encore, comblés par leur situation familiale, aimeraient aussi parfois avoir des horaires de travail différents ou réduire leur temps de travail pour s’occuper davantage de leurs enfants mais ne le font pas parce qu’ils ne peuvent assumer une baisse de revenus, ou parce qu’ils ne veulent pas compromettre leurs perspectives professionnelles. Tout compromis est difficile à vivre.